Sur Mars/ Marvin Jouno nous amène pour un voyage musical hors du temps
Avec son premier album, Intérieur nuit sorti en 2016, Marvin Jouno impressionnait par le niveau d’écriture, de composition musicale d'ensemble.
Cependant, s’il y avait un reproche qu’on pouvait lui faire, c’était sans doute qu’il avait peu trop tendance à ressembler, notamment au niveau de l’empreinte vocale, à Benjamin Biolay,
Pour son nouvel album, sur Mars, sorti en ce début 2019, l’influence de Biolay est bien moins évidente, à part sans doute sur un morceau," le Silence" qui fait pas mal penser à La Superbe, mais sans que BB puisse pour autant hurler au pillage, comme il l’avait fait pour un morceau de Grégoire qui pompait honteusement sur son sublime "ton héritage".
Bref, trois ans ont passé depuis le beau succès d’Intérieur Nuit, et Marvin a parfaitement réussi à se défaire de cette filiation et a manifestement gagné en maturité artistique générale.
Grace à des mélodies parfaitement troussées et des orchestrations superbement bien travaillées, Marvin Jouno, qui était on le rappelle, décorateur de cinéma pendant 10 ans et qui n'a pas réussi à percer dans ce milieu, propose un second album totalement abouti et cohérente avec des morceaux aussi profond qu’universel, irrigués de nappes électriques et parfois d’un saxo assez audacieux.
Marvin réussit encore plus que dans son premier album à nous trousser des textes d'une poésie, d'une modernité et d'une profondeur assez épatante, et réussit à trousser des mélodies encore plus dansantes, plus électro sur des textes encore plus graves que pour le premier opus, avec quelques interludes étonnants ( des paroles d'hotesse de l'air prises en plein vol ou des mots d'enfants enregistrés spontanément) qui donne du poids à son projet dans l'ensemble.
Porté par des titres phares aussi envoutants que dansant comme « Sur Mars » et « Danse ! » le second album de Marvin Jouno impose des rythmes et des sonorités poétique et modernes.
Comme il le chante dans sur mars, Marvin a coupé un peu les ponts après le succès du premier album pour un voyage hors du commun et hors du temps où la solitude, et le vide l’auront accompagné… une expérience certes aride, mais qui aura produit cet album aussi introspectif qu’universel, qui lui aura visiblement permis d’exorciser ses démons.
Déterminé à prendre la fuite, entre besoin d’intimité et le chaos des grands espaces, l'exil de Marvin fut terriblement salutaire au vu du résultat produit notamment sur le bien nommé "Clap De Fin », aussi cinématographique que le titre le promet .
On retiendra particulièrement, excepté les trois titres pré cités, les très réussis , « Atterrir « , l'entrainant " Mes paroles", et surtout le bouleversant et déchirant « Décembre à la mer", chanson finale dans lequel l’artiste évoque joliment la mort de sa mère, une des trois figures féminines qui composent l’album.
"À l’avenir mes questions
Je les pose à l’horizon
Je sais bien qu’il a raison
À présent c’est ma mère qui répond "
« Sur Mars », qui plaque sur des textes en français sombres et personnels une musicalité dévidence anglo-saxonne, force l’admiration dans son ensemble par, la voix, les mélodies et les textes.
Bref, ce Marvin Jouno n'en finit pas de faire pas mal de bien à la chanson française.
Sur mars/ Marvin Jouno/ Un plan simple/Sony Music./ 2019
Sur Mars, de Marvin Jouno, sortie le 25 janvier 2019, © Un Plan Simple
22 mai à Bordeaux
25 mai à Toulouse
13 juin à Nantes