Divorce à l'italienne/Paris au mois d’août : deux cinéastes un peu oubliés des 60's remis au gout du jour
Nombreux dans l'histoire du 7ème art sont les cinéastes méconnus ou trop sous-cotés, souvent oubliés, des rétrospectives et des hommages divers ..
L'actualité cinématographique, en salles et en vidéo en remettent deux de ces metteurs en scènes quelque peu oubliés, en valeur; un italien, Pietro Germi avec son excellent "Divorce à l'italienne" et un français Pierre Granier Deferre avec son étonnant et libre Paris au mois d'août qui ressortent soit sur grand écran soit en DVD dans d'éblouissantes restauration en 4 K :
Pietro Germi est aujourd'hui un cinéaste un peu trop ignoré , à l'heure des hommages réguliers (et bien mérités) de l'âge d'or des grands satiristes du cinéma italien ( on pense à Monicelli, Risi ou Scola notamment) .
Il faut dire qu'avant de se lancer dans ce genre tant apprécié par la critique et le grand public , avec ce 1/ "Divorce à l'italienne" , oscar du meilleur scénario 1962) qui ressort en salles mercredi prochain dans une très belle version restaurée 4 K, Germi était plus roué aux drames néoréaliste Il Ferroviere – Le Disque rouge, ou chroniques policières (Au nom de la loi) et que divorce à l'italienne est son premier film résolument comique qui lui ouvrira la voie à pas mal d'autres. Germi
Avec Marcello MASTROIANNI, Stefania SANDRELLI, Daniela ROCCA Italie, 1962, 1h44/ VERSION RESTAURÉE 4K
Contrairement à d’autres réalisateurs arrivés dans les années 1960), Pierre Granier-Deferre n’a pas fait partie de la "Nouvelle vague" et est resté un réalisateur attachés à des films de facture plus "classique".
Et pourtant le réalisateur de grands succès du cinéma français tels que "Le Chat", La Veuve Couderc" ou bien encore "Adieu Poulet", a également tenté quelques longs métrages, sinon experimentaux du moins libres et étonnants dans le fond et dans la forme pas si éloignées que cela des ballades urbaines et poétiques d'un Godard ou d 'un Truffaut .
C'est le cas de 2/ Paris au mois d’Août , un film plus connu pour la chanson titre composée par son comédien principal Charles Aznavour.
Il faut dire que le film était invisible depuis sa sortie en 1966 jusqu'à sa sortie dans la très belle collection de classique restaurée par Pathé.
Habitée par la présence de Charles Aznavour et de la britannique Susan Hampshire (particulièrement charmante, et aux faux airs de Jean Seberg) , cette flânerie nocturnes et poétique, dans un Paris déserté à l’été 1966 , bercé par une musique de Georges Garvarentz semble très proche de l'esprit Nouvelle Vague (on pense évidemment à A bout de souffle mais aussi au Feu Follet de Louis Malle) .
Nos deux charmants protagonistes se ballade dans un Paris estival et un peu désert dans une parenthèse enchantée et nostalgique (on y trouve des cabines téléphoniques, et des cafés/ bars bien années 60) qui a conservé tout son charme et sa fraicheur, même plus de cinquante ans après sa création.
Une belle romance aussi délciate que tendre, drôle que mélancolique, et une belle escapade éphémère, peuplée de personnages hauts en couleurs et de passion contrariée, loin du train-train quotidien, puise sa beauté dans un décor urbain parfaitement filmé par un Pierre Granier Deferre qu'on aura connu plus classique dans son cinéma.
Une vraie rareté parfaitement remise au gout du jour par les éditions Pathé.
Charles Aznavour - Paris au mois d'aout