Baz'art  : Des films, des livres...
7 juin 2019

Parasite: la palme d'or 2019 est un thriller virtuose et jouissif

 

parasite2-e4ef7Chouchou de la critique internationale, le  Coréen Bong Joon-ho a donc été consacré totalement avec cette palme d'or décernée il y a deux semaines.  Si la Palme d’or est un gage de qualité auprès d'un cercle de cinéphiles hélas plus  restreint qu'il ya une ou deux décennies, , "Parasite", qui est sorti mercredi dernier,  a tout pour séduire un large public, notamment en France où le cinéma asiatique réalise souvent de jolis scores, et les premiers chiffres recensés mercredi, laissent augurer un démarrage foudroyant.

On se souvient en effet qu"Une affaire de famille", la Palme 2018 du Japonais Kore-Eda, avait attiré près de 800.000 spectateurs en France, un très beau score eu égard à ce cinéma intimiste et assez lent, et sur un sujet finalement assez proche, le coréen Bong Joon-ho,  livre un long métrage autrement plus grand public et jubilatoire .

 

Palme-d-Or-Cannes-2019-film-Parasite

 Parasite est tout d’abord un pur objet de mise en scène,  tant  Bong Joon-ho,  impose  plus que jamais une maitrise formelle  incontestable . Son film qui se déroule quasi exclusivement en huis clos, reprenant une tradition assez coréene du home movie, et du coup on est loin du huis clos dans un appartement bourgeois du 16eme que le cinéma grançais nous livre régulièrement : dans Parasite, et sans spoiler l'intrigue  (Bong Joon-ho avait expressement demandé cette condition à Cannes on respectera donc son souhait avec grand plaisir), sa maison d'architecte particulièrement cinématographique  s'avère fertile en  rebondissements inattendus et voient y  cohabiter personnages manipulateurs et des  secrets enfouis dans les recoins des portes...

Parasite débute comme une comédie italienne à la  Affreux, sales et méchants, mais va vite virer à la satire bourgoeise proche d'Henri-Georges Clouzot ou de Claude Chabrol, deux cinéastes qu'il adore, mais dans une version bien plus trash et punchy...

Bong Joon-ho fait  rapidement basculer son film vers des contrées plus obscures, avec un plaisir machiavélique et la maestria visuelle que ses fans de la première heure, ravis de le voir triompher à Cannes,  connaissent si  bien.

 

 

photo-film-parasite "Parasite" commence comme une comédie savoureuse, jouant du décalage entre deux univers qui s’affrontent. Les acteurs sont irrésistibles et l'intrigue se fait habilement l'écho des tensions sociales qui agitent la Corée du Sud actuelle et au-delà. Puis sans crier gare.

Comme à son habitude  l'auteur de merveilles comme Memories of Murder ou  Mother  excelle dans le ton satirique avec un regard sans consession sur la nature humaine... à partir de drames humains, Boon Joon*construit  des récits explosifs qui investit différents genres, ici la chronique familiale, le thriller horifique ou la satire sociale.

ON  aime particulièrement le style  BONG Joon-ho, ce second degré salutaire dont il fait preuve,  qui réussit à prendre  en compte l’intelligence du spectateur, sa capacité à poser un décor et à  témoigner de la réalité sociale d'un pays et il n'ura jamais été si mis en valeur que dans ce Parasite assez exceptionnel .

Parasite est l'occasion de livrer une critique assez sarcastique du libéralisme et des inégalités qu'il engendre, à travers ces protagonistes issus de deux classes sociales opposées et entrainés dans des situations où le moindre grain de poussière peut entrainer un dérapage énorme.

7797710381_une-scene-de-parasite

Le cinéaste propose ainsi un audacieux mélange de bouffonnerie et  de métaphore politique, et personne ne sera épargné dans ce si réjouissant jeu de massacre :   les riches, ectoplasmes  autosatisfaits par leur propre vacuité et les pauvres, escros  sales et méchants sont renvoyés dos à dos

Très ludique, parfois même  à la limite du burlesque, Parasite emprunte la forme d’un jeu de pistes extrêmement bien ficelé et constitue une œuvre personnelle, unique, qui ne ressemble à aucune autre.

La bande-annonce de "Parasite", Palme d'or 2019 du Festival de Cannes

 

Commentaires
A
La critique est superbement écrite, et très juste, rien à ajouter !<br /> <br /> Il faut que je vois Mother, la référence à ce film revient souvent, et je ne le connais pas encore.
Répondre
Pour en savoir plus

Webzine crée en 2010, d'abord en solo puis désormais avec une équipe de six rédacteurs selon les périodes. l'objectif reste le même : partager notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles.

 

Contact de l'administrateur

Envoyer un mail à l'adresse suivante : philippehugot9@gmail.com 

Visiteurs
Depuis la création 7 562 328
MUSEE DES CONFLUENCES EXPOSITION EPIDEMIES PRENDRE SOIN DU VIVANT

 

MUSEE DES CONFLUENCES EXPOSITION EPIDEMIES PRENDRE SOIN DU VIVANT

(du 12 avril 2024 au 16 février 2025).

Peste, variole, choléra, grippe de 1918, sida et très récemment COVID-19… Depuis des millénaires, les épidémies affectent les sociétés humaines ainsi que les autres espèces animales. Comme une enquête historique, l’exposition revient sur ces événements qui ont bouleversé la vie sur tous les continents.

 

Jazz Day : 24 heures pour célébrer la diversité du jazz

Pour la 11e année consécutive, Jazz à Vienne coordonne la programmation du Jazz Day sur le territoire lyonnais et ses alentours.

Depuis le 36e congrès de l'UNESCO en 2011, à l'initiative d'Herbie Hancock, le 30 avril est une journée de célébration du jazz dans toute sa diversité.

Cette année, la programmation de cette journée compte une quarantaine d'événements festifs et musicaux à Lyon, Vienne, Saint-Etienne, Villefranche-sur-Saône et Bourgoin-Jallieu.

Jazz Day | Jazz à Vienne (jazzavienne.com)