"Quand sort la recluse" : Josée Dayan respecteuse de Vargas
Cinquième adaptation télévisée par la spécialiste du genre Josée Dayan d’un roman policier de Fred Vargas narrant les enquêtes du commissaire Jean-Baptiste Adamsberg interprété comme toujours par l'impeccable Jean-Luc Anglade, "Quand sort la recluse" est disponible depuis le 22 mai 2019 en DVD, après avoir connu d'excellentes audiences en avril en prime-time sur France 2.
Une série respectueuse du roman jusque dans les détails. « Quand sort la recluse » démarre sur les chapeaux de roue, le commissaire Adamsberg tout juste rentrée d’Islande, où il passait de formidables vacances mélancoliques, résout une affaire de meurtre avec préméditation et met sous les verrous un violeur récidiviste.
Mais alors pourquoi, tout à coup, s’acharne-t-il à vouloir à accuser une araignée de meurtres en série.? Ça y est, ça couvait depuis pas mal de temps, Danglard en est sûr, Adamsberg c’est dans le plafond qu’elle se trouve son araignée.
Adamsberg, le pelleteur de nuage n’est plus fiable. Adrien Danglard a peur, alors il tente de mener la fronde contre son plus vieil ami.
Cette histoire d’araignée recluse qui donne la mort, il en est convaincu, va décrédibiliser tout le commissariat. Alors Danglard devient con, ce qui étonne tout le monde, car dans ce microcosme de doux-dingue plutôt efficace en tant que policiers, d’habitude c’est Noël, le flic con.
Fred Vargas ou le polar poétique, quand Adamsberg se fie à ses protopensées on peut être sûr que l’enquête va nous emmener loin, très loin.
Il y aura un drôle de bestiaire, une Loxosceles reclusus bien sûr, mais aussi une murène odorifique, un pigeon ramier, un merle fluet, un chat aboulique, des blaps puants et une lecture audacieuse de « La chèvre de monsieur Seguin ».
Le fan de la série et le fan de Vargas ne sera pas dépaysé ; tant il retrouvera avec plaisir le quotidien du commissariat le plus cool de la terre, le chemin sera long, Vargas sait prendre son temps, digresse avec adresse, musarde, creuse, observe et introspecte, le spectateur, complice, l’accompagne au plus près, car il ne doute pas que la romancière retombera sur ses pattes qui sont, chez l’araignée, au nombre de huit comme chacun le sait.
Un casting aux petits oignons, des personnages fidèles à ceux du roman, un rythme mesuré mais pas trop.
Une indéniable réussite télévisuelle.