Synopsis : Blanca, un puissant démon serpent qui peut prendre l’apparence d’une femme, est sauvée par un chasseur de serpents du nom de Xuan. Amnésique, au cours d’un périple avec Xuan, elle va redécouvrir son passé, et aussi, l’amour…

 

IMG_20190614_113420

 Reprocher à White Snake ( à ne pas confondre avec le très mauvais Black Sake sorti récemment sur nos écrans) son côté anachronique serait un peu facile, mais parfaitement légitime. En effet, si la légende s’inscrit dans une société patriarcale et sexiste, rien n’empêche l’adaptation de voir un peu plus loin que cela, mais ce n’est pas le cas.

Le personnage de Blanca, amnésique mais tout de même surpuissante, apparait comme une Marie Sue alors que l’on apprend au détour de certains dialogues qu’elle a beaucoup travaillé pour apprendre ne serait-ce qu’à maitriser son apparence féminine. Relativement passive dans tout le film, elle se laisse guider par le personnage de Xuan, parce que vous comprenez, l’amour est limitant chez elle et épanouissant chez lui.

 Le film pioche abondamment des références visuelles chez les américains. Ainsi, vous risquez sans doute de voir la motion capture d’Angelina Jolie dans Beowulf plaqué sur le corps de la « reine » des démons. Vous risquez également d’avoir un étrange sentiment de déjà vu sur les plans des piliers de pierres qui sortent du sol, directement extrait d’Avatar, ou encore la scène de combat magique entre Blanca et le magicien ressemble à si méprendre au combat ultime d’Harry Potter, pour ne citer qu’eux…

 Ce film a pourtant quelques atouts, malgré des effets qui semblent aujourd’hui très datés et parfois des ressorts narratifs incompréhensibles. Pour prendre un exemple, la chanson sur la barque est un summum de niaiserie romantique et les mésaventures qui arrivent au chien sentent le réchauffé et propose un relâchement comique pas toujours à propos.

 

IMG_20190614_113359

Le premier atout du film est sa gestion de la sexualité. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, le film posède un vrai sous texte sexuel. Tout d’abord, dans le rapport entre Blanca et Verta, les deux femmes, qui s’appellent « sœurs » entre elles, n’ont clairement pas fait que méditer dans la caverne où elles ont passées cinq cents ans. Verta est très explicite sur le sujet et le besoin qu’elle a de sans cesse toucher sa compagne, qui lui échappe, finit de gommer nos doutes.

Mais pourtant, comme dans Wonder Woman avant lui, White Snake lave d’un revers de main cette sexualité pour proposer une scène de sexe hétérosexuel beaucoup plus explicite et au combien supérieure semble-t-il. Si sur le fond cela peut-être décevant, l’animation quant à elle est sublime. La peau, sa chaleur et les reflets de lumière dû à la flamme vacillante de la torche, est très bien rendue dans une animation numérique à qui l’on reproche trop souvent d’être froide.  

[CRITIQUE] : White Snake

L’autre personnage, directement lié à la sexualité et d’autant plus surprenant est celui de la tenancière de l’Atelier de Jade. Cette femme, qui ressemble presque à une enfant avec des formes, apparait en déshabillé, avec un kimono ouvert sur sa poitrine et très court sur ses cuisses.

Sa position, toujours en hauteur, et la brise qui l’entoure, semble indiquer que son fin habit est sans cesse sur le point de tomber. Outre son apparence, c’est son regard et ses sous-entendus qui sont le plus surprenant.

 Ainsi, White Snake est un film assez surprenant.

En adaptant la légende du Serpent Blanc, cette légende chinoise d’une histoire d’amour entre un démon-serpent à l’apparence de femme et un jeune homme qui ira jusqu’à se sacrifier par amour pour elle, le film propose une épopée amoureuse respectant tous les codes des années 90, qui semble aujourd’hui assez décalé et un peu niais, pour ne pas dire nauséabond.

IMG_20190614_113432

Pourtant, une animation magnifique, très poétique, des rendus sur les écailles vraiment sublimes, une très belle gestion du mouvement et des design d’environnements vraiment réussis, semblaient tirer le film vers quelque chose d’autres. Les aléas de l’écriture, donc…   

 

White Snake MV-Origin

WHITE SNAKE

De Kahong Wong, Ji Zhao

Avec Zhe Zhang, Tianxiang Yang, …

Date de sortie  : prochainement

Durée : 1h 38 - 98min

 Note : 3/5