ANNECY 2019 Compétition Contrechamps: SALMA’S BIG WISH : un sous Coco
Synopsis : Santa Clara, au Mexique est une ville un peu particulière, en effet, chaque année, le village se réunit et se réjouit pour le Jour des Morts. Grace à un sablier magique donné par la grande faucheuse en personne, les morts peuvent retrouver le chemin des vivants et passer une journée avec leur proche. Mais encore faut-il les appelé : il faut pour cela construire un autel. Salma, une petite fille qui a perdu ses parents, se voit interdire la construction d’un autel qui permettrait de les appeler. Des années plus tard, devenu une jeune fille, elle retente le coup, ce qui va avoir des conséquences désastreuses...
Ce film a été produit en 2017, soit la même année que Coco, qui lui même, tirait tout son univers visuel de La légende de Manollo sorti trois ans au par avant.
Si, certes, l’imagerie du Jour des Morts mexicains est riche en couleur et en forme, ne pas la réinventer ou l’investir produit des films qui se ressemblent, et qui sont toujours plus plats.
Salma’s Big Wish est surtout un film moralisateur.
Le film s’ouvre sur un conte : l’histoire du Sorcier qui, par amour, cacha la ville de Santa Clara du regard de la mort. La petite Salma, jeune orpheline de six ans, se réjouit qu’un tel homme ait fait cela. Mais ces deux amis, les jumeaux qui content l’histoire, lui expliquent que non, cette action n’est pas bonne car elle a brisée le cercle de la vie.
La thèse du film est ici posée et hélas le film ne sera rien de plus que tenter de justifier cette thèse et de la faire comprendre à Salma et au Sorcier.
Ainsi, le film tente de faire comprendre la nécessité de la mort, son appartenance intrinsèque à la vie, mais comme toujours, l’idée de faire revenir les morts est légèrement antithétique avec cette thèse, car la mort se caractérise avant tout par la séparation intrinsèque entre celui qui reste et qui est en deuil et le défunt.
Salma’s Big Witch travaille également le rapport filial et ces ce que le film fait peut-être dans mieux, dans toute sa maladresse.
En effet, l’un des premières question que Salma pose aux jumeaux quand elle apprend que les autels peuvent ramener les morts à la vie, est de savoir pourquoi n’en ont-ils pas construit un pour voir leurs parents ? La réponse arrivent dix ans plus tard, quand les deux frères se retrouvent dans le royaume des morts.
Et si la réponse, qui tourne autour de l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes par rapport à ce que leur père aurait pu attendre d’eux, est justifiée à ce moment du récit, elle n’explique en rien pourquoi ils ne l’ont pas fait enfant. Mais soit.
Deux idées sont vraiment intéressantes dans le film mais ne sont hélas pas exploitée. D’abord celle de l’origine du personnage de Salma, un être que l’on doit « cacher à la mort ».
L’autre idée, est celle de l’impossibilité de tuer la mort, et que donc, le seul moyen de la vaincre, est de prendre sa place et d’essayer de la plier à sa volonté.
Ces deux idées auraient pu porter le film à un niveau épique et l’ouvrir à l’universel, mais comme sont titre l’indique Salma’s Big Wish ne s’intéresse pas à grand chose d’autre que les aspirations de sa protagoniste éponyme.
SALMA’S BIG WISH;De Carlos Gutiérrez Medrano
Titre Original : Dia de Muertos
Note : 1.5/5