Quoi de neuf dans les poches sortis ces dernieres semaines? du polar italien, de la chronique adolescente française et une biographie amoureuse d'un très grand écrivain américain :
1/ Mrs Hemingway; Naomi Wood ( Folio: mai 2019)
"Les livres sont comme les gens, ils sont bien meilleurs quand on ne les comprend pas tout à fait."
La romancière anglaise Naomi Wood a choisi de livrer une version parcellaire, romancée, subjective d'Ernest Hemingway à travers le regard des quatre femmes, les 4" Mrs Hemingway " qui ont partagé sa vie.
En ouvrant ce roman, j'ai entendu le bruit des cigales de la riviera française et senti l'humidité des maillots de bain après la baignade, la chaleur poisseuse de la Floride m'est tombé dessus, la végétation luxuriante de La Havane et des images colorées de Cuba ont envahi mon esprit.
Au fil des pages, le décor change, les seconds rôles aussi, le temps passe mais tous les regards restent tournés vers Hemingway. Charismatique mais en perpetuel besoin d'amour, mari infidèle mais amant voulant à tout prix épouser ses maîtresses, solide physiquement mais noyant son mal être dans l'alcool, lâche et touchant, Naomi Wood brosse tout en nuances quelques facettes de cet écrivain mais dresse aussi de beaux portraits de femmes qui l'ont aimé différemment chacune à leur manière.
Il serait peut être temps maintenantune fois qu'on a lu cet épatant roman biographique, de lire au moins un des romans d'Ernest Hemingway. mais par lequel commencer en priorité ?
"2/ Les belles vies, Benoit Minville ( J'ai Lu: juin 2019)
"Soudain, la voix de Vasco l'arrache à ses doutes.
- Matez-moi cette vache de killeur !!! Truc de malade, tu lui mets des ailes et elle a un premier rôle dans le Seigneur des Anneaux !
Le bestiau les regarde à quelques mètres, séparé d'eux par l'endroit où la rivière est au plus bas.
Dylan se redresse, crispé :
- Merde... C'est pas une vache, mec. Tu connais peut-être pas ce qu'il a entre les jambes, mais c'est pas une vache..."
Vasco et Djib’ habitent la banlieue parisienne et sont inséprables depuis leur enfance. Ensemble, ils font les 400 coups, sans tomber toutefois dans la délinquance jusqu’au jour où, après une bagarre, leurs parents décident de les envoyer dans la Nièvre où un couple accueillant des enfants de la DDASS accepte de les recevoir en échange de leur aide à la réparation d’une grange.
Benoît Minville a la plume vive et sensible et ses personnages sont d'une belle épaisseur. Les belles vies est un roman d'aprentissage juste et sensible .
"Qu'attends tu du printemps? Que demandes tu à cette saison qui t'offre, arrachées au parfum de la mer, de nouvelles fleurs et de nouvelles idées? Peut etre d'oublier le froid et l'humidité de l'hiver. Ne serait ce que cela. Quitter les manteaux gris, les protèges bottines, rangé les parapluies après en avoir ciré la toile une dernière fois."
Revoici notre cher commissaire Ricciardi créé par Maurizio de Giovanni, et après « Le Noël du commissaire Ricciardi » qui ouvrait joliment un nouveau cycle des Fêtes, Pâques s'avère être tout aussi sanglant dans la baie de Naples.
Une semaine avant Pâques, dans le Naples fasciste de 1932, une prostituée de luxe connue sous le mom de Vipera est assassinée dans un bordel de première classe, le Paradiso. Son dernier client jurequ’elle était bien vivante quand il l'a quittée, le suivant dit l'avoirretrouvé étouffée sous un oreiller. Alors que la ville s’apprête à célébrer en grande pompe la résurrection du Christ, le commissaire Ricciardi devra démêler un nœud d'avidité, de frustration, de jalousie et de rancune afin de résoudre l'énigme de la mort de Vipera.
Sacrée bonne idée de choisir Naples comme décor de polar, ne dit-on pas voir Naples et mourir ? Maurizio De Giovanni en choisissant sa ville natale et la montée du fascisme pour toile de fond, réussit à renouveler la série noire. Un commissaire torturé, un brigadier bienveillant, nous sommes en terrain connu, d’accord, mais au pied du Vésuve, foi d’amateur de polar et d’amoureux de l’Italie, je vous assure ça change tout.
Après le cycle des saisons. Une enquête pas si facile qu’il y parait, et dans laquelle Ricciardi et son adjoint devront marcher sur des œufs, de Paques bien sur . En toile de fond, le fascisme est de plus en plus présent, dans ses manifestations les plus brutales comme les plus sournoises.
On retrouve la virtuosité dans la construction et la finesse de l’intrigue, on éprouve toujours une belle empathie dégagé par l'auteur Bref, l
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