On finit en beauté ce séjour avignonnais !
1/ Pistou, un drôle et émouvant récit d'adolescence
Lucienne, alias Lulu, alias Pistou, alias Planche à pain (alias Amélie Chamoux), fait sa rentrée en Terminale au Lycée Baudelaire. Une année importante, dans la mesure où elle va devoir prendre la décision qui va définir le reste de sa vie (au moins !), avec, première et cruciale étape : l'inscription en ligne. Ses deux acolytes, eux aussi, voient avec appréhension les jours passer, les rapprochant petit à petit de cette terrible échéance finale. Mais le plus stressé dans cette histoire, c'est le père de Lulu, qui désespère de voir que sa fille ne sait toujours pas ce qu'elle veut faire, à son âge... Nous allons suivre Lulu sur une année, connaître ses déceptions, ses espoirs, allons partager avec elle ses souvenirs des moments passés avec sa grand-mère - qui lui concocte à chaque fois qu'elle vient la voir dans le Sud, des millions de tupperware de sauce pistou - ses premiers émois avec Rémi. Nous allons aussi assister à sa deuxième naissance, à son épanouissement, grâce à son courage, sa détermination, son envie d'aider les autres. Car la petite Lulu, un peu gauche, un peu timide, elle n'a pas l'air comme ça, mais c'est une fortiche, et quand elle veut quelque chose, elle est capable de dépasser des montagnes.
J'ai été très touchée par ce très joli spectacle que nous offre, dans un seul-en-scène drôle et émouvant, l'attachante comédienne Amélie Chamoux. Elle incarne avec malice tous les personnages de ce conte de vie. La mise en scène de Laurent Eyraud-Chaume est sobre et efficace, ne s'embarrasse pas de fioritures, pour preuve, la quasi-absence de décors. Sur scène, en effet, trois cagettes servent d'éléments de décor et sont utilisées à l'envi par la comédienne, servant ainsi aussi bien de cage à fruits que de barricades.
J'ai particulièrement aimé la façon avec laquelle le texte convoque les sens. On le savoure, on s'en délecte, on s'en émeut, aussi.
Pour retrouver notre bien-aimée Lulu, notez ces rendez-vous :
Le 5 octobre à Lorgues (83), le 23 novembre à Ambérieux (01), le 6 décembre à Briançon (05).
2/ Julien Santini s'amuse... Et nous donc !
Si vous êtes un fervent lecteur de Baz'art, vous avez dû voir passer une chronique sur ce drôle d'être qu'est Julien Santini, et pour cause : mon cher rédacteur en chef l'a vu, l'a aimé (beaucoup - lisez plutôt) et m'avait chaudement recommandé d'aller le voir lors de mon passage à Avignon. Et qu'est-ce-qu'il a bien fait !
Roi de l'auto-dérision, Julien Santini profite de sa disponibilité de fonctionnaire pour investir La Tâche d'Encre. Il faut l'entendre nous parler de sa famille corse où tout conseil formulé ressemble à s'y méprendre à une menace, de son expérience brillante dans la Fonction publique (#TrueStory) ou encore, son imitation des mecs qui font du stand up ; le voir nous faire le coup de Bibou le pervers à sa collègue traumatisée, la scène du coup de foudre d'un mec pour une fille choisie au hasard dans le public (évidemment, c'est tombé sur moi).
Aaaaaah, Julien Santini, vous m'avez fait pleurer de rire cet après-midi-là, à la Tâche d'Encre. Vous avez fait de tordre (de rire, toujours) mon ami qui n'est pas du tout (mais alors pas du tout) adepte de one man show. On parie un rencard avec Bibou que vous continuerez à faire cet effet à des tas d'autres personnes...
J'ai vu deux autres spectacles ce jour-là rendez-vous bientôt pour la deuxième partie !