La rentrée littéraire de septembre commence cette année encore dès ..la mi août avec dès demain une partie des  524 romans ( contre 567 l’année passée, OUF!), qui arrivent dans les rayons des librairie.

Il est donc temps de vous parler des romans de cette rentrée littéraire 2019 qu'on a pu découvrir en avant première ces dernières  semaines, avec dès ce mardi, deux excellents romans français qui feront probablement parler d'eux dans les semaines à venir.

Deux romans qui ont en commun de parler d'enfance malheureuse , mélangeant fiction et autobiographie... Commençons avec le premier  roman de Sofia Aouine , reporter, documentariste et écrivain qu'on a souvent entendu sur les ondes de France Inter

 

sofia-aouine-rhapsodie-des-oublies

« Adossé à la cheminée, je regarde les grosses lettres qui clignotent…Tati…Tati…Le magasin préféré des daronnes et des blédards, notre tour Eiffel à nous. Un truc que le monde entier nous envie et qui est connu au fin fond de l’Afrique et de la Papouasie. Tati or, Tati maison, Tati chaussures, Tati slips, Tati mariage : la Mecque des jeunes pucelles prêtes à se marier et des mères hystériques qui aimeraient redevenir pucelles le temps d’une nuit de noces. La plus grande salle de jeu du monde, caverne d’Ali Baba des pauvres où tu trouves de tout Tu peux te marier, manger, vivre et peut-être même mourir un jour. Je suis sûr qu’ils finiront par y vendre des cercueils en vichy rose et bleu. »

Barbès- Rochechouart, fragments de la vie d’Abad dans le quartier de la Goutte d’or. Un quartier où même les gens honnêtes ont l’air de voleurs, alors Abad jeune poulbot de treize ans vit son âge et sa pauvreté et fait donc pas mal de conneries. En chemin il croise, Gervaise une belle de nuit qui a laissé Nana sa fille au pays. Nana, Gervaise, finalement le  XVIII éme arrondissement de Paris n’a pas beaucoup changé depuis « L’assommoir » de notre cher Émile.

Rhapsodie Rap, approche poétique et documentaire d’un quartier et d’une époque, Sofia Aouine à la langue bien écrite et son petit héros, turbulent et tendre pose un regard sans concession sur le monde qui l’entoure. Abad c’est le petit frère de  Momo de « La vie devant soi » et le petit cousin d’Antoine Doinel.

Impossible dans l’épilogue de « Rhapsodie des oubliés »,  ne pas imaginer le long travelling de la course d’Antoine pour voir la mer, il ne manque que le regard caméra. Fort et poignant.

Sofia Aouine aime Jean Cocteau, François Truffaut et Romain Gary, ça tombe bien,  nous aussi.

 Sofia Aouine, Rhapsodie des oubliéséditions La Martinière

256 pages, 19 euros, parution 29 août 2019