Cet été, on a fait une bonne dose de rattrapage d'un album sorti en janvier dernier, le Persona ( titre en hommage au film d’Ingmar Bergman ) du crooner breton Bertrand Belin , artiste multicarte à l'univers toujours aussi singulier et déconcertant.
De Glissé/Redressé aaux Choses Nouvelles, de Bec à Grand Duc, on s'est progressivement ( petit à petit comme il dirait dans Bec), familarisé avec son parlé/ chanté chuchoté ainsi qu'à sa diction particulièrement théâtrale qui enveloppe un univers aussi décalé qu'absurde dans lequel il faut un peu entrer au départ avant de s'y lover avec volupté.
L'amoureux de la musique anglo saxonne et des grands espaces américains ( qui a d'ailleurs joué au théatre de la croix rousse des pièces inspirées de sa passion pour les USA) & enregistré cet album dans son studio parisien, à Montreuil, plus particulièrement, alors même qu'il avait enregistré précedemment son mythique.Cap Waller à Sheffield.
Un disque aussi personnel que surréaliste qui nous plonge dans les méandres de ce grand architecte de la langue française qui, si on gratte la surface, donne à voir des réalités sociales et humaines asez terribles, en montrant une réalité sociale de manière évidemment métaphorique mais néanmoins réaliste l’observation d’un tas de gens qui vivent dans la rue( Sur le cul).
Cette observation des réalités sociales contemporaines se fait tout en détournant les expressions communes (L'oiseau fait son bec) mixées dans un format pop qui impose une prose si singulière, l’ensemble créant une ambiance hypnotique empreinte de gravité accentuée par la voix de Belin.
Dans Persona, le texte est épuré au maximum, pour simplement évoquer ou au contraire exprimer la pensée d’une façon détournée, avec une économie de mots qui laisse penser que nous sommes plutôt en présence de poèmes mis en musique que de chansons dans un format traditionnel, ce qui pourra dérouter les auditeurs de morceaux plus conventionnels.