Pour/Contre : Une fille facile : On est pas d'accord sur les débuts de Zahia au cinéma..
L'événement de cette dernière semaine cinéma du mois d'août?
Sans doute (avec la sortie de La vie scolaire, le nouveau long de Grand Corps malade), "Une fille facile"qui sort mercredi en salles. Rebecca Zlotowski, qui nous avait ravi "Belle Épine" ou encore "Grand Central" a fait parler d'elle à Cannes cette année avec son nouveau long métrage. Dans le rôle principal, la célèbre Zahia Dehar, connue pour avoir défrayé la chronique il y 10 ans, fait ses débuts sur grand écran dans un rôle assez proche de l'image qu'elle véhicule .
Nous avons vu le film la semaine passée au Comedia en présence de sa cinéaste, nous sommes sortis en désaccord total, voici dans le retour d'un pour contre:
Que miss Zahia, qui est, ne le cachons pas, l'intérêt premier ( le seul?) de ce film aussi léger et oubliable qu'une douce soirée d'été, ait un jeu décalé qui rappelle Brigitte Bardot, cela ne fait pas l'ombre d'un doute, mais qu'elle soit parfaite et convaincante pour ses premiers pas au cinéma, il y a un fossé que je ne franchirais pas...
Sa diction atone, monocorde, son jeu désincarné mettent immédiatement une distance entre le film et le spectateur.qui a particulièrement du mal à s'identifier à ce personnage qui ne lui ressemble pas du tout..
Nous ne voyons jamais un personnage de film mais bien une fille dont le jeu très maniéré tranche totalement avec la naturalisme de ses partenaires...
La première demi heure, avant que les effectivement excellents Nuno Lopes et Benoit Magimel n'arrivent à l'écran, irrite d'ailleurs prodigieusement, tant le jeu totalement artificiel et à coté de la plaque de notre chère Zahia prend toute la place..
Ensuite, cela s'arrange un peu mais on est quand même très loin de cette critique promise par la cinéaste ( notamment lors de sa rencontre/débat après le film ) d'une génération instagram ne jurant que par matérialisme et vénalité..
Certains plans sont certes de toute beauté, mais la plupart des séquences se regardent avec un ennui poli, le film manquant vraiment de suubstance, le scénario se contentant de nous amener d'une plage à un yacht puis à un restaurant de luxe, puis à une villa luxueuse, puis de nouveau à une plage, sans que l'on ne comprenne bien les tenants et aboutissants de l'intrigue.
Bref, tout parait finalement assez superficiel et creux; le peu de dialogues échangés ne disant pas grand chose sur la prétendue profondeur des personnages et comme il est questions de jeunes adultes/adolescentes du Sud de la France en proie à des tourments sentimentaux, on pense forcément à du Kechiche, mais en 300 fois moins passionnant..
Ce récit d'apprentissage sous fond de lutte de classes s'avère finalement aussi banal qu'anecdotique, jamais déplaisant à voir (forcément, tout est beau dans ce film), mais encore moins passionnant et surtout, il reste finalement peu clair sur les intentions de la cinéaste.
Utiliser l’image de Zahia pour servir un discours sur la liberté du corps : l'intention est plus que louable, mais le résultat à l'écran est loin d'être convaincant, tant tout reste à la surface de ce conte moral estival totalement inoffensif..
Peut-être espérait-on trop de ce film, vu les très captivants premiers longs métrages passionnants de Rebecca Zlotowski ?
Sa prochaine série, "Les sauvages", gros projet à voir à la rentrée sur Canal Plus, nous donnera certainement des clés sur cette question ..
Rédacteur : Philippe H
UNE FILLE FACILE Bande Annonce