nobelle

  

"Au milieu de tous ces livres, comment ne pas la voir, pauvre grosse bête d'écriture , voyante malgré la housse qui la recouvrait.Elle aussi, même traitement que le lit, elle avait été poussée jusqu'à un endroit, et n'en bougeait plus. Sauf que dans son cas, c'était dans un coin."

Alors qu'elle apprend qu'elle est lauréate du prix Nobel de littérature la romancière Annette Comte  va alors lors de son discours repense à ses 10 ans, un été dans la chaleur de St Paul de Vence ou elle fait connaissance avec Magnus, fils d'un éditeur, 

Durant cet été initiatique, elle va connaître les  affres du premier amour et la révélation de son talent littéraire qui ne demande qu’à éclore.

Sophie Fontanel  créatrice du personnage Fonelle dans  ELLE nous avait déçu avec  ses derniers romans très  centré sur l’auto fiction, notamment le dernier, une apparition sur son obsession pour les cheveux blancs un récit  dont on a un peu de mal à mesurer toute la portée symbolique  et qui nous avait semblé   un peu trop égocentrique pour convaincre.

Bonne nouvelle ;  Sophie Fontanel qui n’a pas lâché la mode (avec un compte Instagram qui connait un succès fou)  abandonne l’auto fiction en cette rentrée littéraire avec Nobelle, son nouveau roman,  un texte poétique et sensible qui sonde l'enfance, la trahison et l'aspiration à l’écrire.

"Hélas, on ne peut s'ensorceler sans s'isoler. Une femme ne le peut pas. D'ailleurs, un homme ne le peut davantage. C’est simplement qu'il s'en rend moins compte."

Un roman aux qualités littéraires  évidentes dans lequel Fontanel aborde des questionnements assez profonds sur le deuil, la trahison, le pouvoir de l’écriture, la frontière entre amitié et amour, mais le fait avec un regard d’enfant qui amène légèreté et insouciance.

Par ailleurs, le Saint Paul de Vence des années 70,  patrie des écrivains en goguette sert de joli décor à cette chronique  aussi plaisante et délicate  qu’une douce soirée d’été …