A la suite de notre présentation du beau livres d'entretien sur De Palma, un petit bonus avec un chronique de Phantom of Paradise, un de ses films cultes et assurément un incontournable du septième art.
Une petite chronique , à la sauce Georges Perec ....
Je me souviens que j’étais encore au collège lorsque j’ai vu « Phantom of the Paradise ». Je me souviens que j’avais lu un article sur ce film dans « Rock’n Folk » le magasine que lisait mon frère ainé. Je me souviens que ce film passait dans un petit cinéma que je ne connaissais pas.
Je me souviens que c’est le premier film que j’ai vu en VO au cinéma. Je me souviens que j’ai parlé de ce film pendant au moins six mois.
Je me souviens que j’ai tout même eu mon Brevet. Je me souviens qu’ensuite je suis retourné très souvent dans cette petite salle où j’ai découvert Fellini, Fassbinder Kurosawa, Bergman, Cronenberg, Scorcèse, Allen, Tarkowski, Bunuel…
Savant mélange du mythe de Faust, du portrait de Dorian Gray et du Fantôme de l’Opéra, « Phantom of the Paradise » est un concentré pur jus des Seventies. « Entre l’Art et les gens » il y a l’argent disait Cocteau.
Le Rock, le Pop, le Glam, le Metal, toute la scène musicale subversive de l’après-guerre devient un énorme business et qui dit business dit magouille, compromission et escroquerie.
Opéra Rock bouffon, fulgurant, parodique et décadent mais très écrit, le film va vite, très vite et un monde se crée sous nos yeux.
Moraliste mais jamais moralisateur, Brian De Palma à le bon goût de jeter un œil lucide et amusé sur le show-business et ses dérives, le film dans ces excès, musicaux et horrifiques devient alors très, très drôle.
Phantom of the Paradise Film réalisé par Brian de Palma 1975