Dans La Vie de Galilée, formidable spectacle qui se joue actuellement au Théâtre des Célestins, Bertolt Brecht éclaire le vertige d’une humanité qui doit, du jour au lendemain, changer...
La pièce éclaire aussi notre monde actuel, larvé par les obscurantismes de tous bords comme nous le montre Michel dans sa chronique détaillée du spectacle :
La vie de Galileo Galilei dans son laboratoire de Padoue , à l’université de Venise et à la cour de Florence. La vie d’un savant, d’un érudit respecté qui vient de prouver scientifiquement la théorie de Copernic : la terre tourne autour du soleil.
Un savant face à l’église de Rome, institution toute puissante qui refuse d’admettre l’évidence, la Terre et l’Homme ne seraient pas le centre de l’Univers.
Remettre en question la Genèse biblique est impossible, comment le petit peuple pourrait-il vivre sans la crainte d’un enfer et l’espoir d’un paradis?
Galilée est sûr de lui mais ses recherches vont nourrir les luttes d’influences qui sévissent entre les Université, les pouvoirs politique et la religion.
Devant le tribunal de l’inquisition, dont les instruments de torture sont assez convaincants et qui rôtissait facilement toute personne qui mettait en doute l’existence de Dieu, le savant se rétracte publiquement. La science vaut-elle que l’on se sacrifie pour elle?
Faut-il mourir en martyre ou bien vivre et poursuivre secrètement ses recherches? Galilée aura été un très grand savant, mais c’était aussi un homme avec ses doutes et ses contradictions, un homme engagé courageux et lâche à la fois. Un être humain tout simplement.
Formidable décor grandiose et froid, mise en scène fluide qui nous transporte dans l’Italie du XVII ème siècle et une troupe de comédiens épatants emmenés par un Philippe Torreton inspiré.
“ La vie de Galilée” nous parle aussi de notre époque et de la difficulté des Hommes à reconnaitre leurs responsabilités devant les évidentes tragédies sociales, écologiques ou politiques. “
Qui ne connait la vérité n’est qu’un imbécile. Mais qui, la connaissant, la nomme mensonge, celui-là, est un criminel.”
De Bertolt Brecht
Mise en scène Claudia Stavisky
Avec Philipe Torreton, Gabin Bastard, Frédéric Borie, Alexandre Carrière, Maxime Coggio, Guy-Pierre Couleau, Matthias Di Stefano, Nanou Garcia, Michel Hermon, Benjamin Jungers, Marie Torreton