On a lu le prix Pulitzer 2018 : Les tribulations d'Arthur Mineur ANDREW SEAN GREER/
On continue à passer en revue en cette fin d'année les prix littéraires des livres sortis en fin d'année. Après le Médicis et le Femina on part aux USA avec le Prix Pullitzer 2018 mais sorti chez nous en début 2019
"Il ressent toujours ces mêmes peurs mais, le temps passant, des solutions se sont offertes à lui. Les textos et les e-mails l’ont pour toujours sauvé du téléphone. Les cartes bancaires sont désormais acceptées dans les taxis. Une occasion manquée, et les choses peuvent toujours être rattrapées grâce à Internet. Mais un chagrin d’amour ? Comment l’éviter, sauf à renoncer complètement à aimer ? Eh bien, finalement, c’est la seule solution qu’Arthur Mineur ait trouvée."
Après « Undergound Railroad », la flamboyante fresque sur l'esclavage qui a reçu le prix Pulitzer en 2017, on a eu envie de nous plonger dans le roman qui a été courronné juste après, les « Tribulations d'Arthur Mineur », nouvel opus de l'Américain Andrew Sean Greer.
Par rapport au fabuleux roman de Colson Whitehead , il s'agit-et désolé pour le mauvais jeu de mot- d'un roman qui est un peu mineur, et par son propos et et par sa forme, mais qui reste toutefois intéressant.
Ecrivain malin et talentueux, Andrew Greer, auteur des Confessions de Max Tivoli (L'Olivier, 2005, Points, 2009) et surtout de L'Histoire d'un mariage (L'Olivier, 2009, Points, 2010), qui a connu un grand succès critique et public en France, avait également brossé dans le joli " les vies parrlèles de Greta Wells le portrait d’une femme et d’une ville dans trois époques déterminantes.
On y suit les péripéties et alternoiements d'Arthur Mineur (Less en V.O), un écrivain qui survit sans succès depuis de nombreuses années et qui arrive à la cinquantaine .
L'heure de la cinquantaine est pour lui l'heure des bilans professionnel et sexuels en se demandant ou et quand il a vraiment échoué. Il va soudainement multiplier les voyages à travers le monde, Mexique, Italie, Berlin sans que l'argent ne semble être un problème pour lui- Arthur ayant hérité d'une petite maison accrochée à la colline de San Fransisco d'un héritage d'un ancien amant - rencontrant au gré de ses périples des gens passionnants ou ennuyeux et parfois les deux à la fois .
Arthur multiplie les expériences, s'envoie en l'air et pas seulement en prenant l'avion si vous nous excusez les familiarités et ces rencontres avec de jeunes éphèbes surprennent parfois mais également agacent de temps en temps...
Arthur se regarde vieillir avec dérision et mélancolie. Ses déambulations littéraires et sexuelles sonnent très années 80, on pense forcément beaucoup à du Aristead Maupain , même si ses influences semblent puiser du coté de Joyce et de Proust.
Peut être pas le plus grand prix Pulitzer qu'on a pu lire mais une lecture néanmoins plaisante et enrichissante..
traduit par Gilbert Cohen-Solal Editions Actes SUD/ Jacqueline Chambon
253 pages, 22 euros