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Marona est une jeune chienne qui, après avoir été percutée par une voiture décide de se repasser le film de sa vie, allongée là, sur le bitume, sous les cris de sa maitresse...

  L’animation est un médium sans limite qui se replie pourtant assez souvent sur certains codes et modes de narration, certaines grammaires visuelles plus ou moins classiques héritées du cinéma en prise de vue réelles.

Parfois cependant, un artiste, un auteur, comme Anca Damian avec son Extraordinaire voyage de Marona qui sort mercredi prochain en salles,   vient tout chambouler 

Les techniques se mèlent, il n’y a plus de limites, l’essentiel est le langage visuel et la transmission d’une histoire et d’une émotion.

L’animation vient complètement servir la narration, cette histoire n’aurait pu être racontée autrement sans devenir inconsistante, vide de sens.

 Marona, sous ses airs de ne pas y toucher est un film profond, un voyage initiatique, un film d’animation d’apprentissage. A travers la vie de chien, le film questionne les fonctionnements humains, tant avec leurs animaux qu’entre eux. Chaque maitre est dévoré par une ambition, un mal de la société.

Surtout, le film se concentre sur le manque d’empathie, l’abandon si facile d’un être qui n’est qu’amour et dévotion. Ainsi, si la loyauté est une maladie de chien non transmissible à l’homme, Marona vient réfléchir sur ce manque d’amour et de mise à la place de l’autre qui caractérise la société capitaliste et individualiste contemoraine.

Sous couvert d'être un film familial, où le tragique et le drame sont cassés par l'humour, il s'agit aussi d'une réflexion sur les humains, où la réalisatrice propose une réflexion sur l'amour inconditionnel. 

C'est un film sur l'empathie et sur la nécessaire éducationnelle d'un rapport à l'autre, deux valeurs aujourd'hui universellement méprisées dans un système de pouvoir destructeur. 

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A Annecy où nous l'avons longuement interrogé, Anca Damian nous a expliqué  être adepte de l'animation "hors normes ( rien à voir avec le film des Toledano Nacache)". 

Pour elle, c'est l'histoire qui dicte la technique qui doit être utilisée; technique qui va permettre d'accroître l'émotion, ou de donner plusieurs niveaux de lecture au film. Chaque film a son "vêtement", comme le précise la réalisatrice. Dans "Marona", le style graphique et animé change au cours du film avec chaque maîtres. 

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La réalisatrice nous a affirmé que chaque maître et donc chaque style, retracent une histoire de l'homme au XXe siècle. 

L’EXTRAORDINAIRE VOYAGE DE MARONA

 De Anca Damian

En salles le  8 janvier 2020

 

Et on a mis en place un petit concours sur twitter pour vous faire gagner des places pour voir le film, cela se passe ici: