« Et depuis cette nuit, on compte un résident de plus. Au fond de la cage d’ascenseur.
Pauvre Hella. Elle doit me détester maintenant. Je ne me sens pas très fière de moi, mais la meilleure décision est rarement la plus facile à prendre. Il aurait été facile d’appeler la police et d’attendre là en regardant son corps refroidir et devenir de plus en plus raide. Les flics ne nous auraient pas crues. L’endroit était trop clean, sans aucun signe de lutte. Même si on avait fait un peu de mise en scène, si j’avais frappé Hella au visage et étalé son sang sur le poing de l’homme, ils auraient concocté une histoire pour lui faire porter le chapeau.
Parce qu’Hella Riordan est un trophée qu’aucun flic ne peux laisser passer. Et ce n’est pas par vanité que je dis ça mais je ferais moi-même un bonus non négligeable. »
Gentrification : Phénomène urbain par lequel des personnes plus aisées s’approprient un espace initialement occupé par des habitants ou usagers moins favorisés, transformant ainsi le profil économique et social du quartier au profit exclusif d’une couche social supérieur.
Cela fait des années que Molly lutte. Elle a été de tous les combats et à soixante ans passés, elle livre peut-être sa bataille finale. S’il le faut elle sera la dernière habitante de son immeuble appelé à la destruction pour permettre la construction d’une résidence haut de gamme dans l’un des derniers quartiers populaire de Londres. Elle va se battre, Molly, avec l’aide de Sinclair un journaliste opiniâtre et surtout de Hella une jeune doctorante enragée qui lui rappelle sa fougueuse jeunesse. Molly et Hella vont bientôt être liées par un terrible secret, la jeune femme en état de légitime défense a tué un homme et Molly l’a aidé à se débarrasser du corps. L’histoire ne fait que commencer.
Nous avions découvert Eva Dolan avec « Les chemins de la haine » un polar de très bonne facture, l’année suivante « Haine pour haine » avait confirmé son immense talent.
Avec « Les oubliés de Londres » Eva Dolan rentre avec fracas dans la cour des grand(e)s.
Deux formidables portraits de femmes, une vraie étude sociologique et politique d’une ville dans son époque c’est déjà alléchant mais il y a aussi et surtout une construction romanesque diabolique et complètement addictive.
Eva Dolan devient une écrivaine incontournable. Pris dans une intrigue surprenante de bout en bout, le lecteur se met à imaginer la formidable mini-série que l’on pourrait réaliser avec un tel matériau.
Une idée de casting ? Mes deux Emma préférées, Thompson et Watson.
God Saves Eva Dolan, la correspondante anglaise de Virginie Despentes.
Les Oubliés de Londres Eva Dolan, Editions Liana Levi
6 février 2020
Avec « Les oubliés de Londres » @eva_dolan rentre avec fracas dans la cour des grands. Deux formidables portraits de femmes, une vraie étude sociologique et politique d’une ville dans son époque et surtout une construction romanesque diabolique et complètement addictive. pic.twitter.com/gWXws2YtvE
— Baz'art (@blog_bazart) February 17, 2020