Interview d'Antoine de Bary, réalisateur du film "Mes jours de gloire "
" Vive la gravité filmée avec légereté" :
Que faut-il faire ;pour devenir un homme adulte et responsable quand on a peu envie de l'être?
"Mes jours de gloire", chronique existentielle agréable et touchante, nous apporte une réponse assez pertinente à cette problématique, une réponse à découvrir dès demain dans les salles (voir notre critique du film ici même).
On avait rencontré son cinéaste - et acteur principal Vincent Lacoste- lors de leur passage sur Lyon, voici une partie de cet échange :
Baz'art : Le personnage d'Adrien, qui est le personnage principal du film, d'où vient il exactement, de votre imagination ou de votre expérience?
Antoine de Bary : ’" Adrien, il provient de mes observations, de celle de mes amis, de pas mal de choses en fait .
J’ai toujours eu une belle bande de copains, ça regorgeait d’anecdotes, j’ai toujours eu envie de broder un scénario autour de ces histoires .
Prenons un exemple concret: cette scène de l’arnaque aux pompiers en ouverture du film , c’est vraiment arrivé à un ami, Thomas qui joue dans le film d'ailleurs, je trouvais cette histoire tellement forte et drôle qu'elle s'intégrait parfaitement dans mon scénario .
Baz'art : Et du coup, comme avec "l'enfance d'un chef", votre court métrage, la part autobiographique est plus importante que la part fiction, non?
Antoine de Bary : En effet, les liens entre les deux est évident : j ai commencé à travailler sur le personnage il y a trois ans avec Vincent (Lacoste), quand on a fait ce court-métrage ensemble " l'enfance d'un chef " qui a été présenté à la semaine de la critique .
Dans ce court, Vincent incarnait le personnage principal, un acteur qui joue Charles de Gaulle, alors il y a beaucoup d’échos et de similarités entre ces deux rôles., mais mon court était quand même moins proche de la fiction, l'acteur que jouait Vincent portait son prénom et était plus proche de ce qu'il était, il avait même un peu écrit certaines des anecdotes .
J'ai l’impression que les premiers films- courts et longs-- condensent souvent des choses qu’on a vécu ou vu et qu’on essaye de sublimer dans un récit cohérent, pour qu’on se sente capable de raconter une histoire et s’autoriser ensuite de plus en plus de fiction.
Baz'art : C'était important de s'entourer quasi exclusivement d'amis pour réaliser votre premier long, Vincent Lacoste évidemment mais également votre producteur ou votre co scénariste que vous connaissez depuis longtemps ?
Antoine de Bary : Tout à fait, j'avais vraiment envie de m'entourer de personnes en qui j'ai entièrement confiance et en même temps c'est encore plus de pression pour ne pas décevoir ses amis, alors que des inconnus finalement ils n'attendent rien de nous car ils ne nous connaissent pas.
Pour Vincent, c'était incontournable qu'il joue le premeir rôle je ne voyais personne d'autre que lui.
Vincent possède ce pouvoir de rendre les choses meilleures qu'elles ne le sont à l'écrit, et j'en connais peu comme lui capables de ce génie là..
Faire ce film avec lui, ou avec Elias (coscénariste et producteur) et Mourad (producteur), c’était vraiment un sentiment magnifique, je les aime, c’est comme ma famille en fait ( sourires)..
Et outre le fait que ce soient des amis, qui évidemment avaient une vraie bienveillance pour ce que je proposais, c'étaient aussi pour le plupart des gens qui commencaient comme moi dans la profession, donc il y avait un côté un groupe qui en train de réaliser un premier gros projet ensemble et c'était aussi exaltant qu'excitant et même une dimension assez magique qu'on ne pourra retrouver dans un second long !
On a eu envie aussi au montage de retrouver cette sensation du début, des intentions de départ..