Unorthodox , la mini série coup de coeur du moment sur Netflix !
Mise en ligne le 26 mars dernier, Unorthodox, la mini-série de Netflix, qui a très vite figuré parmi les 10 programmes les plus vus de la plateforme prouve - après Unbelievable que les séries avec "un " dans le titre fonctionne bien sur la plateforme de streaming
Plus sérieusement, ce succès ô combien mérité prouve que Netflix peut aussi proposer du contenu de qualité, ce dont on pouvait parfois douter en passant des heures sur l'interface à chercher quelque chose qui ne ressemble pas à une série B, voire Z.
Une fiction en quatre épisodes qui relate le chemin vers l’émancipation d’une jeune femme issue d’une communauté juive ultra orthodoxe, la communauté hassidique de Satmar, dans le quartier new-yorkais de Williamsburg.
Unorthodox est largement inspiré, du moins concernant une bonne partie de son intrigue, du livre autobiographique de Deborah Feldman (Unorthodox: The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots (2012).
La série raconte, parfaitement, comme dans le livre dont il est tiré, l'univers hassidique qui se déroule à Williamsburg, l'un des berceaux post-Seconde Guerre Mondiale de cette frange radicale de la religion juive, situé à Brooklyn, dans l'Est de New York.
Les quatre épisodes racontent sans aucun temps morts, son passé récent au sein de la communauté, et son arrivée hasardeuse à Berlin, où elle rencontre de jeunes musiciens avec lesquels elle se lie d'amitié.
Une fois enceinte, Esther n'aura ancrée en elle qu'un désir, celui de s'émanciper, et offrir à son fils à venir une vie de liberté, loin de la pression de cette communauté.
L'entremêlement de deux temporalités est vraiment judicieux dans le sens où elle exacerbe les contraintes énormes de la vie hassidique que la jeune fille a fui derrière elle .
La série prend certes un peu plus de liberté avec la vie à Berlin de la jeune fille, Deborah n'ayant pas d'aspirations artistiques comme la Esther Shapiro de la série et la traque de son époux (Amit Rahav) et un de ses cousins (Jeff Wilbush) qui partent à sa recherche, est également un artifice fictionnel mais qui joue avec grande habileté sur le suspens et la tension.
Le premier point fort de cette série est de pouvoir pénétrer ainsi dans l'intimité d'une famille hassidique sans céder au voyeurisme d'un éventuel documentaire.
La communauté juive hassidique telle qu'elle est montrée dans la série est un monde qui résonne en vase clos avec sa propre langue, le Yiddish, ses propres règles culinaires et vestimentaires, ses fortes traditions et surtout normes morales.
La reconsitution de la communauté hassidique., des décors, aux coiffures est réalisée avec un soin impressionnant- à voir le making off de la série que Netflix nous impose un peu malgré nous juste après la vision du dernier épisode !
On voit que les showrunneuses- pas d'hommes derrière cette série, ce qui est assez singulier dans ce genre de projet- désirant rester fidèles aux us et coutumes des juifs hassidiques de New-York, une honnêteté du détail qui transparait et qui contribue pour beaucoup à cette très grande série!
Le jeu très impressionnant de son héroïne, Shira Haas, actrice israélienne de 24 ans, au physique androgyne mystérieux, qui signe une prestation particulièrement vibrante, contribue pour beaucoup à la grande réussite de cette mini série de 4 épisodes qui aurait largement pu faire deux épisodes de plus !
Plus encore que le livre qui restait un témoignage authentique et réaliste mais doté de qualités littéraires peu évidentes, cette excellentissime série, à la mise en scène et à la construction narrative particulièrement soignée, est vraiment un top des séries proposées actuellement toutes plateformes confondues!