
" La chienne réapparut quand plus personne ne parla d'elle à Damaris. Ce jour là, Damaris se réveilla tôt avec le dérangement des bâteaux de pécheursqui partaient vers le large depuis l'anse de la falaise et qui les garaient là la nuit."
Comme son héroïne, Damaris, Pilar Quintana, a vécu dans la jungle colombienne. Cette jungle qui paraît si hostile entre la boue, les tempêtes, les pluies torrentielles, le soleil écrasant, les moustiques féroces, les fourmis énormes, les serpents.
Cette jungle qui borde le Pacifique, elle est peut-être encore plus inhospitalière quand on est pauvre et noire comme Damaris et qu'on s'occupe de l'entretien d'une maison d'un couple fortuné, les Reyes qui vivent à Bogota.
Damaris, proche de la quarantaine, un âge où "les femmes se dessèchent" lui a dit un jour un proche, n'a pas réussi à avoir d'enfant. Alors le jour où elle recueille une petite chienne, elle s'en occupe comme une mère.
Mais malgré le lien qu'elle pense avoir créé, la petite chienne s'enfuit, plongeant Damaris dans un gouffre d'angoisse et d'inquiétude et la ramenant à un épisode tragique de son enfance.
Pilar Quintana raconte qu'écrire ce livre, lui a permis de surmonter le cauchemar qu'elle a vécu avec son ex-mari violent et qu'elle a fini par fuir le jour où elle a compris qu'elle allait y laisser la vie.
Avec La Chienne, l'écrivaine nous montre une facette de la Colombie peu connue et interroge le lien maternel en laissant entrevoir son côté sombre.
Ce récit court et proche de la fable qui sonde le désir d'enfanter est interessant, dommage qu'il ne possède pas forcément la force émotionnelle attendue et reste un peu trop à la surface des choses et possédant un coté assez naïf, presque enfantin, qui déconcerte un peu.
Toutefois, la Chienne, immense succès littéraire en Colombie nous permet pour cette rentrée littéraire de mettre en lumière une géographie littéraire encore bien peu connue.
La chienne écrit par Pilar Quintana chez Calmann-Lévy ; 19 août