Yoga n’est paru que le 27 août dernier, soit à peine une semaine et ce roman caracole déjà en tête des ventes. 160 000 exemplaires du livre en tirage et en circulation; une réimpression déjà réalisée par POL, son éditeur qui se frotte les mains et un Emmanuel Carrière de tous les médias et de toutes les promos .
A notre tour désormais de donner notre avis sur ce récit d’une descente aux enfers et d’une rédemption,
"Le malheur névrotique, c' est celui qu' on se fabrique soi-même, sous une forme affreusement répétitive, le malheur ordinaire celui que vous réserve la vie sous des formes aussi diverses qu' imprévisibles. Vous avez un cancer ou, pire encore, un de vos enfants à un cancer, vous perdez votre travail et tombez dans la misère : malheur ordinaire. Pour ma part, j' ai été épargné par le malheur ordinaire : pas de grand deuil encore, pas de problèmes de santé ni d'argent, des enfants qui font leur chemin, et j'ai le rare privilège de faire un métier que j' aime. Pour ce qui est du malheur névrotique, par contre, je ne crains personne. Sans me vanter, je suis exceptionnellement doué pour faire d' une vie qui aurait tout pour être heureuse un véritable enfer, et je ne laisserai personne parler de cet enfer-là à la légère : Il est réel, terriblement réel."
Le Yoga sympa et la méditation joyeuse, c'est sur quoi Emmanuel Carrère envisageait d'écrire en 2015, lorsqu il à été fracassé par une dépression mélancolique.
Yoga (P.O.L), 400 p., 22 €