Ce qui nous sépare: une BD très subtile sur le racisme ordinaire
Bilal, étudiant tunisien quitte un pays mal remis d'un printemps arabe aux déflagradations certaines pour arriver à Paris, afin de poursuivre ses études grâce à une bourse au mérite, et terminer son master d’histoire contemporaine.
Alors que s'ouvrait à lui un champs des possibles fantastiques , Bilal va se rendre compte de façon insidieuse, mais cependant manifeste, ce que c'est qu'être un musulman au pays des droits de l'homme, dans une France en plein questionnement( repli?) identitaire.
Entre espoirs et désillusions , Bilal va se rendre compte qu'il vit bien mal tous ces mots, contrôles d'identités ou regards qui lui font comprendre qu'il reste l'étranger dans une France qui le tolère à peine
Hélène Aldeguer, déjà auteur d'un jolie fresque Après le printemps (prix de la BD politique France culture 2019), auscultant les contradictions de la jeunesse arabe contemporaine, propose, avec ce nouvel album un récit à la fois fort et subtil sur le déracinement intérieur et les frontières géographiques et culturelles que la société impose malgré elle à des jeunes en quête d'un monde meilleur.
Une belle observation des ambivalences de deux sociétés -arabe et européenne- pour un album qui pousse à une réflexion, voire une prise de conscience salutaire .
Un trait faussement simple appuie cette peinture sensible et intelligente d'une auteure de Bd, qui à moins de 30 ans s'impose comme la spécialiste de la jeunesse arabe d'aujourd'hui.