Alors que Joachim emprunte une rue à Paris, un homme croisé dans l'autre sens hurle soudainement à son encontre : « Zoran, assassin, on t’a tué le 21 août 1983 ! »
On pourrait penser que Joachim ne soit pas plus ébranlé que cela par les propos insensé d'un ivrogne, comme on en croise de temps en temps * ,ce dernier semble avoir du mal à se remettre de cet événement aussi anodin soit-il.
Il faut dire que, détail qui a son importance, le 21 août 1983, c’est justement la date de naissance de Joachim.
Et si la réincarnation était bien réelle se dit un Joachim, plus que troublé par la coïncidence et qui convainc trois amis de le suivre en Bosnie sur les traces de ce Zoran, soldat de guerre en Bosnie
Sa meilleure amie, réalisatrice, Alice (visiblement un double de la réalisatrice Aude Léa Rapin) , accompagnée d’un caméraman et d’une preneuse de son, vont donc suivre Jérémie dans son périple, aussi absurde semble t- il l'être en apparence .
Sur la base de ce postulat aussi casse gueule qu'original, la jeune réalisatrice Aude Léa Rapin, qui a tourné plusieurs courts métrages et documentaires en Bosnie, un pays qu'elle connait bien, réalise un premier long métrage étonnant : Les Héros Ne Meurent Jamais présenté l'an dernier en Séance Spéciale à la Semaine de la Critique qui et qui sort enfin en salles mercredi prochain.
Une étrange histoire de réincarnation et d'amitié à la vie à la mort qui convoque blessures du passé et fantômes que l’on n’arrive pas à laisser derrière soi.
Le tout traité sur un ton très singulier, entre comédie- nos quatre héros qui débarquent sur cette terre inconnue pour trois d'entre eux possèdent un coté pied nickelé évident- et chronique poétique et mélancolique.
Avec son dispositif de film dans le film, Aude Léa Rapin réussit à faire une fiction qui aurait pu être un documentaire et se sert du prétexte de l’enquête pour nous montrer les Balkans contemporains, non sans une belle âpreté.
Un film sur les blessures de cette guerre difficile à oublier, dans un road-movie porté par le charismatique Jonathan Couziné la toujours remarquable Adèle Haenel en amie pas dupe mais qui voudrait croire à cette belle histoire de réincarnation.
On ne racontera pas la (belle ) fin de ce film étonnant, road trip halluciné et poétique, mais dévoilons simplement que Joachim ira au bout de son voyage puisqu'il aura trouvé le sens et l'identité qu'il était venu chercher au départ.
Une épopée introspective étonnante et décapante, à voir en salles le 30 septembre prochain .
*personnellement, une femme m'a un jour accusé d'avoir un tué une certaine Lucy devant mes enfants assez consternés.
Présenté @semainecannes 2019 "Les Héros ne meurent jamais",1er long d'Aude Léa Rapin est un film original et audacieux, mélant film dans le film, histoire de réincarnation de fantômes de la guerre des Balkans et une excellente Adele Haenel comme toujours sortie prévue le 30/09 pic.twitter.com/2Xh6dAYt9m
— Baz'art (@blog_bazart) August 16, 2020