En moins de dix ans, de 1977 à 1984, l’année sa mort, Dominique Laffin, dont la fille n'est autre que Clémentine Autain, qui avait écrit un roman en 2018 en hommage à sa mère - avait imposé une image singulière, voix grave, moue boudeuse, beauté ultra-contemporaine : elle tourna notamment pour Claude Miller, Marco Ferreri, Claude Sautet, Catherine Breillat et surtout Jacques Doillon pour le film qui la marquera à jamais : la Femme qui pleure, sorti en 1979.
C’est après avoir essuyé les refus de Catherine Deneuve puis de Miou-Miou, que Doillon avait décidé d’engager celle qui était sa compagne d’alors, et de tourner chez lui, pour un budget dérisoire, cette histoire d’un amour impossible à vivre comme à clore.
Tourné sous tension évidente , la prestation de Dominique Laffin – qui lui valut une nomination aux César – l'aura fragilisé à l’extrême.
Il faut dire que le film est interprété par des acteurs qui conservent leurs prénoms (Jacques et Dominique donc) et semble être quasiement autobiographique et intime .
Si le film semble avoir mal veilli et agace parfois par son côté un peu poseur, hystérique et impudique, il vaut surtout pour l'intense et l’incandescente Dominique Laffin, actrice sublime et au jeu résolument moderne.
Une comédienne disparue bien trop tôt et qui aurait pu encore offrir de sublimes roles .
La Femme qui pleure de Jacques Doillon (1979, 1h31) en Blu Ray depuis le 8 juillet 2020
Restauration par Gaumont au laboratoire Eclair.
Bonus :
Interview inédite de Jacques Doillon
La Femme qui pleure restauré : Module avant/après restauration
Bande-annonce