" Mimi ferme les yeux, sa blessure lui fait mal, sa tête lui pèse, une chose dedans, dans sa tête, lui pèse, puis il ouvre les yeux. A nouveau il demande où ça en est.
Carmine dit, avec cette voix de merde, il dit qu’ils ont découvert que, un jour avant les faits, on a vu Michele devant le lycée, il s’était approché d’une gamine, elle était assise sur un scooter garé, Michele s’est approché, on l’a vu parler un moment avec la gamine, puis lui donner une chose, Michele à la gamine, une chose comme un livre ou des feuilles, puis la gamine a éclaté de rire, et rien, après ça Michele est parti, il est allé en cours, il était huit heures du matin, et rien, il a été nerveux toute la journée, sans parler, toute la journée, et rien. Mimi reste silencieux un moment, il fixe Carmine, puis il demande qui est c’te gamine. Carmine dit qu’ils savent où elle habite, qu’elle vit seule avec sa mère, qu’ils y vont quand ils veulent lui poser quelques questions. »
Michele, un gros garçon de quinze ans est tombé amoureux de la belle Nicole. Chaque jour, le sensible Michele, écrit des poèmes et lorsqu’il prend son courage à deux mains pour les lui porter, la belle l’éconduit gentiment en riant.
Michele le lendemain se jettera du septième étage par la fenêtre de sa chambre. Michele n’était pas un garçon comme les autres, c’était le fils de Domenico Trevi, dit Mimi, le chef de la Sacra Corona Unita, une cruelle organisation mafieuse. Et Mimi, fou de douleur, se doit de venger par le sang, la mort de son fils chéri.
Un livre sur Les Pouilles, une région peu connue de l’Italie, un territoire lui aussi gangréné par la Mafia.
Un livre qui dénonce une faction prête à tout pour faire régner la terreur et assoir son pouvoir, mais aussi et surtout une vraie œuvre littéraire. « Je suis la bête » est un opéra sanglant, une expérience du mal franchement traumatisante.
Une réussite poétique et trash comme un concert de Métal.
Je suis la bête, Andrea Donaera, Quentin Poilvet, Lise Caillat, Cambourakis.