Baz'art  : Des films, des livres...
6 novembre 2020

SLALOM : un premier long métrage qui truste le haut du podium

 Slalom, le premier long métrage de Charlène Favier, devait sortir en salles mercredi dernier, le 4 novembre.

Forcément,  en raison de la crise sanitaire et du nouveau confinement cela sera pour plus tard, peut etre en décembre peut être au dela, début d'année prochaine.

Mais pour avoir vu le film en projection presse la semaine passée juste avant le confinement il était important d'en parler dès maintenant et vous mettre l'eau à la bouche histoire de vous faire courir dans les salles dès qu'il sortira :

SLALOM2┬®charlie bus production

Comme Charlène Favier nous l'a elle même confié sans hésiter mais sans pour autant rentrer dans le détail lors de notre long échange avec elleSlalom est un film qui s’inspire tragiquement d’une expérience personnelle forcément douloureuse .

En effet, la jeune cinéaste  fut elle-même victime de violences sexuelles, lorsqu'elle était plus jeune, dans le milieu du sport, mais pas celui du ski où est situé son récit .


Si elle a mis plusieurs années à digérer ce tissu autobiographique et en écrire une fiction qu'elle a commencé à écrire sur .sur les bancs de la FEMIS, le désir d’extérioriser, à travers l’art, ce bouleversement tragique donne à son premier long une sincérité et une nécessité formidable au projet, un peu comme l'avait fait Andréa Bescond avec les chatouilles . ou même Sarah Succo, sur un sujet moins proche avec  les éblouis.

 

SLALOM9┬®charlie bus production

Car si l'intrigue de Slalom est forcément irriguée par son histoire intime,  la sève autobiographique  est totalement mélangée à une fiction qui renvoie le film loin du démonstratif et du film à thèse. 

Car en abordant la question des abus sexuels sur mineurs dans le milieu du sport sous l'angle d'une fiction aussi pudique qu'intense, Charlène Favier  fait  de son long métrage un bel objet de discussion et de sensibilisation sur cette problématique qui est d'autant plus d'actualité depuis que le mouvement me too a réussi à faire libérer la parole des victimes .

Et en même temps, elle  réusit en même temps une oeuvre qui a le souci d’éviter tout manichéisme  est très loin des films démonstratifs dits "Dossiers de l'écran" comme il en fleurissait pas mal du temps de cette émission.

SLALOM7┬®charlie bus production

En insistant sur le côté trouble et terriblement ambigü de la relation entre une jeune championne de ski de 15 ans et son professeur qui va la placer sous une emprise dont elle aura beaucoup de mal à se sortir, Charlène Favier évite toute prévisibilité dans le scénario et surtout tout ces bons sentiments qui aurait fait capoter sérieusement le projet . 

Ascendance, soumission, désir, honte, humilation: tous ces éléments viennent se mélanger dans une sorte de valse iniatique passionnante et terrifiante à scruter.

SLALOM4┬®charlie bus production

Un ballet auquel Jérémie Rénier, doté d'un  magnétisme évident qui n'aura jamais été aussi fort et la jeune Noée Abita, encore mieux que dans Ava donne corps avec un talent fou, et auquel la mise en scène de Charlène Favier apporte une richesse indéniable.

 

SLALOM3┬®charlie bus production

 En effet, en prenant le parti  pris de tout filmer ( enfin presque tout sauf un seule courte séquence, on en parlera au cours de l'entretien à venir) du point de vue de sa jeune héroïne, la metteuse en scène, bien accompagnée de son chef opérateur, le brillant Yann Maritaud cherchent à mettre le spectateur à la place de Liz.

Toute l'action est vue par le regard de la jeune fille, forçant le spectateur à pleinement s'immerger dans le monde intérieur de Liz, au plus près de la réalité assez hallucinée qu'elle est en train de vivre; une sorte de vertige intérieur que la musique du groupe Low Intérieur accompagne avec un grand talent.

Un premier long éblouissant de maitrise, pour nous un des plus grands films de cette année 2020( ou peut etre 2021 si le film ne sort que l'année prochaine) qu'on regrettera simplement de ne pas avoir vu présenter sous les feux de la croisette, comme il était prévu très vite selon les dires de Thierry Frémaux lors du dernier festival Lumière.  

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