"Vers la bataille", le premier long-métrage de fiction d'Aurélien Vernhes-Lermusiaux, sort enfin en salles ce 26 mai 2021
A la rédaction de Baz'art, le film nous a un peu (beaucoup) divisés :
Pour : un premier long métrage ambitieux et audacieux
Ce récit ambitieux, surtout pour un premier long métrage, nous amène loin des cafés parisiens et monde rural de la France profonde d'aujourd'hui.
En effet, le spectateur est plongé dans une tranche bien méconnue de l'histoire de France : l'expédition française menée au Mexique par Napoléon III jusqu'en 1867.
Cette intervention militaire, concomitante à la Guerre de Sécession américaine, s'est soldée par l'échec du Second Empire français.
Aurélien Verhnes-Lermusiaux, plasticien d'origine, soigne particulièrement son cadre et ses plans.
Il lorgne avec un certain culot et un certain brio vers le Herzog d'"Aguirre la colère de Dieu" ou le James Gray d'A la recherche de la cité Z.
Multipliant les plans séquences longs et presque mutiques où le héros plonge dans un enfer aussi bien extérieur qu'intérieur, le jeune réalisateur imprime un univers assez audacieux, fascinant et hypnotique, en allant presque du coté du survival movie à quelques encamblures du "Revenant" d'Innaritu avec un personnage souvent plongé tout seul dans une nature hostile .
Ce photographe idéaliste est parfaitement incarné par un Malik Zidi qui est quasiment de tous les plans (sauf à la fin mais chut).
Audacieux mélange du film d'aventure, western et drame, "Vers la bataille", malgré quelques maladresses avec un casting inégal et quelques petits trous dans le scénario est une expérience visuelle et sensorielle à ne pas ignorer et à encourager .
PH
Contre : ambitieux mais raté
Commencons par quelques points positifs : des décors surprenants, des costumes, une une reconstitution historique simple et efficace; une belle photographie et une mise en scène travaillée. et surtout, le sujet ambitieux et original certes, pour un premier film que cette histoire du premier photographe de guerre.
Le réalisateur cite dans le dossier de presse Kurozawa, Kelly Reichard, Coppola, Pollack ou Werner Herzog...du beau monde.
Mais le film est trop scolaire et la direction d’acteur trop hasardeuse!!.
Il faut le dire meme si on le regrette, que les comédiens ne jouent pas justes dans Vers la bataille : mais on ne les blamera pas, ce n’est pas de leur faute, les dialogues sont souvent trop plats !
Malik Zidi, jadis apprécié chez Ozon ou Téchiné, a du mal à convaincre dans le rôle de ce personnage de photographe qui devient aveugle devant les horreur de la guerre et les premières manipulations photographiques, c’est tout de même un peu “too much”, comme disait les jeunes dans les années 80...
Le scénario part un peu dans tout les sens, les séquences s'enchainent sans trop de cohérence entre elles ...
Bref un sujet original et un film ambitieux gâché par un scénario trop décousu...
MD
