On avait découvert l'univers de David Joy ( un nom pas forcément prédestiné tant ses livres sont irrigué d'une vraie tristesse), jeune auteur d'une trentaine d'années, avec son premier roman Là où les lumières se perdent.
On l'a retrouvé avec un vrai plaisir en cette rentrée de septembre 2020 toujours chez Sonatine et toujours formidablement traduit par Fabrice Pointeau.
L'intrigue se déroule toujours ,et comme dans les romans de son illustre ainé Ron Rash, dans les Appalaches en Caroline du Nord, - la région natale de l'auteur qui dit ne pouvoir situer ses intrigues que dans ce coin du monde qu'il connait parfaitement-
Le "héros" de son nouveau roman, c'est Darl, un braconnier qui un soir, tire sur ce qu'il croit être un sanglier et tue un de ses collegues chasseur. Darl va forcément, puisqu'on est dans un roman noir, prendre la mauvaise décision- ne pas aller devant la justice pour dire que ce meurtre était accidentel- et va le regretter
Dwayne, le frère du mort ne va pas tarder à trouver les traces du coupable et lui en faire payer le prix.
Cette intrigue, classique a priori, à base de vengance et de culpabilité, est l'occasion pour l'auteur de nous immerger une nouvelle fois avec énormément de talent dans ces régions où la nature est à la fois somptueuse et rude et où des personnes, qui n'ont pas eu de cadeaux dans la vie, ne cessent de s'engluer dans les mauvaises décisions et les coups de pas de chance .
Par son écriture épurée et très subtile, David Joy sait installer un climat de tension qui peut facilement virer au cauchemar- avec quelques flambées de violences étonnantes- tout en soignant la psychologie et en mettant ses personnages face à ses tourments moraux et aux terribles répercussions de leurs actes .
Les romans de Joy sont toujours très noirs, mais il est quand même question en arrière plan de lumière celle qui éclaire mais aussi celle vers laquelle les personnages veulent aller .
Ce roman apre et déchirant ( notamment dans son très beau dénouement) nous captive de bout en bout, où tous les personnages possèdent une complexité et une humanité que l'on trouve rarement dans les polars.
Ce livre fait partie de ceux que l'on n'oublie pas.
Un des meilleurs polars de 2020 dont il fallait parler avant de commencer à se pencher sur ceux de 2021!
Ce lien entre nous, de David Joy (Sonatine)
Par son écriture épurée et très subtile, David Joy sait installer un climat de tension qui peut facilement virer au cauchemar tout en soignant la psychologie et en mettant ses personnages face à ses tourments moraux et aux terribles répercussions de leurs actes . pic.twitter.com/Rk6AP8a4wW
— Baz'art (@blog_bazart) January 3, 2021