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"D'accord, merci Peppe, ils étaient contents de pouvoir s'éclipser, on s'en occupe demain, ce n'est pas possible vraiment, quelle affaire, on'a jamais vu une chose pareille, et pardonnez moi l'expression mais quel foutu merdier, vraiment quel foutu bordel cette histoire, quand il faut il faut, c'est un peu grossier mais tu as bien cerné le probleme, oublie aussi Peppe, on règle ça ensemble demain, Lino, aide ton père à se distraire parce que cette histoire va le rendre malade. Saut à tous. Salut."

C'EST LA MER 🌊 QUI PREND L'HOMME//

...ou plutôt les hommes, par centaines, par milliers dans "A l'autre bout de la mer", une dystopie signée Giulio Cavalli et très brillamment traduite de l'italien par Lise Caillot.

Face à cette vague de morts (au sens littéral) aux mêmes caractéristiques physiques, les habitants d'un village côtier, touché ressentent de la peur, de la colère mais ni indignation ni compassion.

 

Face à cette catastrophe, ils se replient sur eux-mêmes, ferment leurs frontières, édictent leurs propres lois, industrialisent et optimisent le nettoyage des corps.

L'atmosphère de plus en plus glaciale est renforcée par des phrases  longues, très longues qui font comme une lame de fond qui nous coupe les jambes.  

Si quelques voix résistent, le roman nous renvoie à notre déshumanisation face à des êtres humains qu'on ne voit plus que comme des chiffres et comme un problème à résoudre. 

A l'autre bout de la mer Editions de l'Observatoire; Giulio Cavalli; 6 janvier 2021