Bonne nouvelle : nous retrouverons très prochainement le festival du film LGBTQI+ Chéries-chéris pour sa 26ème édition. Habituellement fin novembre, le Festival a été décalé a plusieurs reprises et il se tiendra finalement du 29 juin au 6 juillet à Paris.
Au programme, plus de 60 long-métrages et 80 courts-métrages traitant de thématiques LGBTQ+ à retrouver dans les cinémas MK2 Beaubourg, Quai de seine et Bibliothèque.
Et comme on a réussi à voir en avant première certains des films présentés dans la sélection officielle, on vous donnera régulièrement des nouvelles jusqu'à la date de clotûre du festival.
Commençons cette revue de films avec Moffie, un film sud africain sensible et intelligent dans sa façon de fusionner homophobie et racisme :
Afrique du Sud 1981.
Un jeune gay pas trop assumé part faire son service militaire....
A cette époque l’Afrique du Sud est une dictature où règne l’apartheid, il est donc normal que ce pays prenne deux années à ces jeunes citoyens blancs pour bien leur mettre en tête que le danger vient des noirs, du communiste et, comme si cela ne suffisait pas, des gays...
Nicholas a vingt-quatre mois pour devenir un parfait afrikaner...
Full metal jacket en Afrique du Sud, Moffie a tout d'abord le grand mérite de nous parler d’une époque pas si lointaine et d’un pays blanc très loin de l’Europe.
On peut dire que les intentions de départ sont excellentes et qu'on pense très rapidement au chef d'oeuvre de Kubrick : “Full metal jacket” notamment pour ces plans tout en clair obscurs de soldats en attente de combattre, mais également pour le sadisme des gradés et la connerie crasse des appelés et toute la filmographie homo de la fin du XXe siècle ainsi que pour le dolorisme sacrificiel des gays dans cet univers de mal Alpha...
Il faut en effet savoir qu'en langue afrikaans, moffie signifie « tapette ».
Avec «Beauty»,queer Palm du festival de Cannes 2011, Oliver Hermanus plongeait le spectateur dans la psyché d’un jeune homme qui devient l’objet du désir d’un homme plus âgé.
Avec «Moffie», le réalisateur sud africain explore cette fois ci la sexualité d’un jeune homosexuel emprisonné par la société en la confrontant aux lois d’un gouvernement d’apartheid tout en sondant la façon dont les hommes blancs sud-africains ont été formatés depuis plus d’un siècle.
On voit hélas peu de films sud africains arriver sur nos grands écrans en France, on est donc heureux de découvrir ce beau film touchant, malgré quelques fils blancs dans le déroulement de l'intrigue.
Et puis, pour avoir fait l’armée presque à la même époque que les héros du film, on peut dire, en voyant ce "Moffie" qu'on est heureux de l’avoir fait en France..