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 " En 1988, une année  bissextile, je marche 366 jours avec des béquilles."

Le combat d'une adolescente contre la maladie d'un squelette douloureux qui défaille. 
Le combat d'une femme pour vivre, aimer et donner  la vie librement. 
Transformer son corps souffrant en oeuvre d'art, métaphores physiques et organiques, c'est, par petites touches poétiques, philosophiques et humanistes que Sinéad Gleeson s'inscrit en littérature. 
L'autofiction tendre d'une guerrière, devient le récit historique et féministe de l'Irlande au XX ème siècle.
Un lieu, un sentiment, un souvenir, Sinéad Gleeson part à la rencontre des fantômes de l'arbre généalogique familial.
En poétisant sa douleur, l'auteure nous offre un livre fort et émouvant, un récit fluide qui brosse les combats d'une femme  et embrasse les combats de toutes les femmes. 
" Les médecins  ont remplacé les membres du clergé dans le rôle  de guérisseurs, mais la médecine  et la religion demeurent étroitement  liées en Irlande. Les hôpitaux  et les services portent des noms de saints. L'ethos et la doctrine sont imbriqués dans le "pays catholique" qui n'a pas pu sauver Savita Halappanavar ¹.
Combien de vies perdues, de soins refusés  pour cause d intrusion  de la religion  dans le domaine du corps."
¹. Jeune femme morte de septicémie en 2012, à  Galway, après que les médecins  lui ont refusé un avortement  alors qu elle  était en train de faire une fausse couche.

Sinead Gleeson; Constellations; Editions de la table ronde, février 2021