Sacrée aubaine ! Nous étions à Avignon au moment où était jouée la pièce Le Titre est provisoire, lors de six représentations exceptionnelles données au Théâtre Pixel.
Une sympathique et réjouissante comédie qui pose de profondes et importantes questions : vaut-il mieux faire preuve de sincérité quitte à blesser quelqu'un ? Ou plutôt se taire et sauver les apparences ? Vaut-il mieux touiller les deux parties de son chocolat viennois avant de le dévorer ?
Ou bien, manger la crème avant de s'attaquer au chocolat ? Vous trouverez quelques éléments de réponses dans ce huis-clos écrit par Christophe Corsand...
Cerné par une quantité innombrable de cartons, Manu (Christophe Corsand) tue le temps en rangeant, dérangeant et re-rangeant ce petit appartement dans lequel il vient visiblement de prendre ses quartiers.
La sonnerie retentit : c'est son ami Thibaud (Jean-Philippe Azéma qui signe aussi la mise-en-scène), comédien comme lui, qui vient comme promis faire une lecture de cette pièce étonnante, Memet et Zamir, écrite par une jeune autrice inconnue au bataillon, Jeanne.
Alors que Manu est excité comme une puce par ce manuscrit qu'ils ont entre les mains, Thibaud, lui, se désole devant ce qui semble être le pire texte qu'il ait jamais lu.
Jouer sur scène un texte si peu abouti, si mal écrit, relève de l'impensable. Les arguments pour et contre volent de toutes parts, la conversation s'envenime, les débats tournent en rond... Jusqu'à ce que la sonnerie retentisse une seconde fois.
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Surprise, c'est Jeanne (Élie Rapp), la fameuse autrice dont les oreilles ont sifflé pendant une demi-heure, qui débarque pour se joindre à la lecture. Débute alors le bal des malaises, quiproquos, et autres révélations...
Christophe Corsand (que l'on avait découvert dans une captation d'Un cadeau particulier de Didier Caron, mise à disposition de la presse pendant le confinement) nous offre une pièce avec ce qu'il faut d'humour, de finesse et de rebondissements pour nous faire passer un très bon moment.
Ce huis clos est porté par trois comédiens qui ont chacun une partition intéressante à défendre. Et même si les extrêmes s'affrontent, avec un Manu (trop) enthousiaste d'un côté et un Thibaud (trop) rabat-joie de l'autre, la nuance reste de mise.
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Au bout d'une heure de spectacle, la magie a opéré et on n'a plus trop envie de les quitter, ces trois personnages.
En bref, on rit, on ne s'ennuie pas et on s'attache.. Que demander de plus ?
On souhaite une belle continuation à ce spectacle, chez Baz'art !