Tout s'est bien passé: mais pas forcément devant ce film : on adore le cinéma de François Ozon mais son dernier film n'est certes pas honteux mais quand même très en dessous de tout ce qu’il a déjà fait..
Ce n’est pas ennuyeux mais très froid et jamais surprenant .on ne peut pas en dire du mal mais difficile d’en dire du bien aussi....
Un casting trois étoiles qui évite à François Ozon de s’embourber dans un film dossier ennuyeux.
Il y a le père, patriarche peu sympathique qui a toujours fait ce qu’il a voulu sans trop se préoccuper des conséquences, presque heureux d’imposer sa propre mort à sa fille.
C’est Dussolier qui s’y colle et réussit plutôt bien une performance assez casse gueule du genre "j’en fais des tonnes et je reçois un césar."
La fille préférée, à qui il incombe d’organiser l’euthanasie d’un père devenu grabataire suite à un AVC, fille préférée avec un lot de névroses causées par ledit père peu paternel, c’est miss Marceau qui connait ce rôle de bourgeoise sympa sur le bout des doigts et qui ne fait pas beaucoup plus qu'elle fait d'habitude.
La fille oubliée, l’absente en retrait, que le père n’a peut être jamais vue c’est Géraldine Pailhas qui joue très bien la fille oubliée.
Et puis Eric Caravaca, mari enveloppant, très convaincant en directeur de la Cinémathèque - on y reconnaitra l'excellent Serge Toubiana- et Grégory Gadebois en amant vache, tout fier de sa Patek,y fait une apparition remarquée et remarquable.
Gardons pour la fin la fidèle Rampling icone ozienne toujours efficace, tout comme la formidable Schygulla, remenber Fassbinder.
Bien sûr nous sommes chez Ozon la mise en scène sera sans accroc et l’image léchée, mais la description de ce milieu très privilégié est glaçante.
“Tout s’est bien passé” est donc un bon film mais le traitement froid de ce sujet d’actualité brulant n’est jamais surprenant.
Un film sur la mort, sans âme ni chaleur, c’est peut-être ça la grande réussite en fin de compte du dernier film d’Ozon...