Les Intranquilles Joachim Lafosse s'est imposé comme l'un des principaux observateurs de la dislocation des couples et des familles ancrée dans le quotidien le plus frontal et le plus juste. 

Ses deux chefs d'oeuvres, à Perdre la raison et L'économie du couple, le montrent parfaitement .

Avec Les Intranquilles, qui plonge le spectateur au sein d' une famille confrontée aux dégâts de la bipolaritéil  continue dans cette direction là et montre à quel point le cinéaste belge excelle dans ce cinéma là aussi bouleversant qu'inconfortable 

Peintre surdoué, Damien est atteint d'une pathologie :la bipolarité et se montre réticent à prendre ses médicaments au prétexte qu’ils briment sa créativité.

Les phases de dépression succèdent aux phases d’excitation, sous le regard amoureux mais terriblement inquiet de son père et surtout de sa femme, de son fils.

Le personnage de Damien, inspiré à la fois par le peintre Gérard Garouste et le propre père du réalisateur est sans cesse sur un fil et semble totalement dépassé par sa maladie.

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Lafosse le filme parfois comme un personnage de film d'horreur prêt à exploser et à dégoupiller à tout moment. Les Intranquilles porte bien son nom: la tension, manifeste des le début du film ne quittera plus le récit jusqu'à la toute fin. 

 Damien Bonnard se jette à cœur et à corps perdus dans les habits de son personnage,avec un talent implacable et un investissement hors du commuun.Leïla Bekhti interprète Leïla, sa compagne,  d’une patience infinie pour tenter de recoller les morceaux de cette famille qui s'effondre de toutes parts, est également impressionnante et l'alchimie du couple d'acteurs force l'admiration

Sans jamais céder aux sirènes du voyeurisme Joachim Lafosse filme de manière frontale, authentique et sensible comment la famille peut imploser à tout moment.

Des séquences au fil du cordeau,  malgré de brefs instants d'accalmie et de tendresse.

Un grand film à voir dès demain sur les écrans ! 

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