Festival Lumière 2021: Retour sur 2 master class Philippe Sarde et Bulle Ogier
Deux icones, chacun dans leurs genres et disciplines du cinéma français des années 70/80 avaient droit à une master class en début de semaine sur Lyon
Invitation à Philippe Sarde, compositeur
Le Festival Lumière du film de Lyon a fait cette année la part belle à un grand compositeur du 7e art : Philippe Sarde.
Biberonné au chant lyrique par sa mère, c’est dans le cinéma qu’il fera toute sa carrière. Au point de rassembler Claude Sautet, André Téchiné, Bertrand Blier, Jacques Doillon ou bien sûr Bertrand Tavernier, avec qui il a collaboré de nombreuses fois,
Philippe Sarde, compositeur de tous les excès. Au cours de sa 13e édition qui prend place du 9 au 17 octobre, le festival Lumière de Lyon a rendu un vibrant hommage à cet homme qui se fait rare publiquement.
" Pour composer une musique de film, je pense qu’il ne faut pas trop regarder l’image. Une fois que j’ai vu une scène, elle reste gravée dans ma tête et j’essaie de trouver son rythme profond. La musique devient le chronomètre qui peut raccourcir ou dilater le temps d’une scène. On peut faire des miracles avec le temps grâce à la musique"
Avec l’élégance et l’humour qui le caractérisent, le compositeur Philippe Sarde est revenu sur son parcours à la Comédie Odéon.
Philippe Sarde a accompagné cinq décennies de cinéma français, et livré quelques-unes des partitions les plus fortes, émouvantes ou emblématiques de la seconde moitié du XXe siècle.
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Empruntant toujours les chemins de traverse, avec un humour ravageur, la mythique actrice Bulle Ogier a conquis la salle de la Comédie Odéon en début de semaine dernière . Une rencontre élégante, drôle et un peu fantasque, à son image.
A plus de 80 ans l'immense Bulle Ogier, formidable comédienne au cinéma chez Rivette, Chéreau , Alain Tanner et Barbet Schroeder (son mari dont elle chante les louanges) mais qui a aussi foulé les planches des théâtres de France avec une immense grâce egrène ses souvenirs sans véritable chronologie, et raconte sa vie à travers les époques,
" C’était une période où l’on s’amusait beaucoup, les années 80. Fassbinder tournait très vite et me parlais toujours en allemand et je ne comprenais rien !"
Elle y parle beaucoup de sa fille Pascale, jeune actrice prodige vue chez Rohmer et décédée à l'age de 26 ans , mais aussi de ses débuts comme mannequin avec Coco Chanel et ses succès au cinéma, ( la Salamandre en 1971 ou Vénus Beauté 25 ans après) et surtout pas mal d'épreuves personnelles comme la disparition tragique de sa fille ainsi que les terribles viols qu'elle a connu dans sa jeunesse, l'un par un commissaire de police l'autre par le médecin qui a procédé à son avortement .
Ce que Bulle nous raconte est parfois d'une tristesse insondable et d'une profondeur terrifiante, mais Bulle Ogier parvient à exprimer tout cela avec élégance et légèreté voire humour et une délicatesse qui est tout à son honneur.