Ruez-vous au Théâtre du Funambule pour découvrir Main basse sur le magot, excellente comédie écrite par Arnaud Cassand et mise en scène par Jacques Decombe avec un quatuor d'acteurs exceptionnels...
La porte du Théâtre du Funambule franchie, nous quittons 2021 pour atterrir tout droit dans les années 30, au cœur d'une intrigue fichtrement bien ficelée et aux côtés de quatre personnages plus fous les uns que les autres. Il y a d'abord Jo (alias Arnaud Cassand à qui l'on doit, en plus de nombreux fous-rires, le texte de cette formidable pièce) dont la dextérité et la précision lui ont valu le surnom de "Jo les doigts d'or" dans le tout Paris - ou plutôt, le tout Montmartre. Et puis, il y a Loulou (Mathilde Bourbin en alternance avec Ariane Brousse), dont l'amoureux, Tintin, est au trou, pour avoir trempé dans des affaires plus que louches avec la Bande à Pierrot. Faites également connaissance avec Alice Mercandieux (Marité Blot), patronne un peu pincée de la bijouterie du même nom, amoureuse transie de son seul et unique employé, le charmant (et bien plus jeune qu'elle) Paul Pasquier (Julien Héteau en alternance avec Bertrand Goncalves) qui lui, n'a d'yeux que pour Loulou. Cela ressemblerait presque à l'une de ces tragédies grecques où A aime B qui aime C qui aime A. Mais que nenni ! Nous voici plutôt dans une comédie hilarante (le pléonasme s'y prête, on vous l'assure) où les quiproquos s'enchaînent à tire-larigot sans jamais tomber dans la lourdeur, les jeux de mots fusent comme des balles de pistolet, les rebondissements font légion et où le rythme est tenu de bout en bout. Le suspense est prégnant, aussi : vous serez pendus aux lèvres des uns et des autres pendant 1h25, c'est moi qui vous l'dis !
Vous allez adorer suivre les frasques de Loulou et Jo, deux malfrats plus bras cassés que redoutables mafiosos, leur avancée périlleuse dans la réussite de leur projet : faire main basse sur la dernière acquisition de la bijouterie Mercandieux, à savoir, un crâne incrusté de diamants, d'un goût exquis...
Tout dans la mise en scène de Jacques Decombe concourt à nous propulser dans l'ambiance : les décors qui nous emmènent de l'intérieur d'une austère bijouterie à une chambre coquette en passant par un bar miteux, les superbes costumes (chapeau Chantal Hocdé !), la musique entraînante (en particulier celle du bal, fond sonore d'une scène de danse jouissive, impeccablement chorégraphiée), et la façon de parler des personnages - mention spéciale pour la gouaille irrésistible de Loulou !
Vous l'aurez compris, ne manquez pas une occas' de mettre main basse sur les dernières places de cette pièce géniale. Les horaires des prochains casses sont annoncés sur le site du Théâtre !
Main basse sur le magot, jusqu'au 31 décembre au Théâtre du Funambule 53, rue des Saules, 75 018 Paris
