Madres Parralelas : Pedro toujours un (ra)conteur d'histoires hors pair!
Après un magnifique précédent film - Douleur et Gloire, long métrage autobiographique et plus centré sur un personnage masculin en perdition, on retrouve dans son dernier film Madres paralelas , le Pedro Almodovar qui sait si bien filmer les femmes, de tous les âges et qui sait tout aussi si bien les raconter .
Car Pedro Almodóvar, reste même au dela de 70 ans, un conteur hors pair et porte en lui cette capacité à raconter de fortes destinées qui place toujours l'intime et l’humain au centre.
Certains thèmes chers au cinéaste sont une nouvelle fois convoqués comme l ’instinct maternel, la symbolique du théâtre comme miroir les secrets enfouis dans le passé qui resurgissent sans crier gare.
Mais pour la première fois, le cinéaste de la Movida parle des fantômes d'une guerre civile espagnole qui n'en finit pas de laisser des traces sur toute une populaire .
Almodovar teinte de politique sa quête personnelle de la maternité avec une audace propre à son cinéma chaleureux et parfois excessif.
Cette histoire mémorielle, greffée à une histoire plus intime, est liée à la quête des origines, ou d’un passé qui permettra enfin d’avancer.
On fouille le passé pour réécrire le présent : Pedro Almodovar affronte de manière frontale et admirable les fantômes du passé les rend vivants et intenses.
Entre Janis et Ana (Penelope Cruz qui n'est jamais aussi formidable que filmé par son réalisateur fétiche et Milena Smit une vraie revélation ), se nouera un lien qu'on ne spoilera pas, car l'intrigue est pleine de rebondissements et de surprises et surtout, elle sonde en continu le sentiment et l’instinct maternel à différents niveaux de lectures .
Madres Parrallelas est un hommage aux mères célibataires et aux femmes qu’on a privé délibérement ou pas d'hommes car ce qu'aime par dessous tout Pedro c'est raconter des histoires de mères en filles…⠀
Tout est lié entre eux : les histoires du passé et les liens du sang avec les traumas de la guerre civile qui influent sur les enfants et les pardons difficiles mais pas impossibles à faire.
La mise en scène de Almodóvar n'est peut etre pas aussi flamboyante que dans certains de ses films- Parle avec elle ou Julietta était sans doute encore plus bouleversant- mais on notera une vraie originalité dans l'utilisation des fondus enchainés ou de la partition musicale sans oublier de nous achever avec une scène finale d'une grande inventivité et qui arrachera les larmes du plus insensible des spectateurs …
Un grand et beau film qui rencontre depuis une semaine un succès amplement mérité et qui fait du bien dans la sinistrose ambiante!
Il n'a pas sans doute pas la flamboyance de certains de ses films , mais #MadresParalelas reste un Almodovar grand cru dans sa façon de tisser une histoire très romanesque, de magnifier une nouvelle fois ses actrices et de teinter de politique son mélodrame maternel... pic.twitter.com/TtoDYFSdIv
— Baz'art (@blog_bazart) December 1, 2021
Film vu le 1er décembre 2021 au Pathé Bellecour de Lyon
Avec #madresparalelas Pedro Almodóvar prouve qu'il reste un conteur hors pair pour raconter de belles et fortes destinées terriblement romanesques qui place l’humain et l'intime au centre. pic.twitter.com/9ndJH0CNQ4
— Baz'art (@blog_bazart) December 7, 2021