En attendant Bojangles : la première grosse déception cinéma de 2022
Dans l'équipe de Baz'art, on possède une fanatique incontestable du roman En attendant Bojangles, d'Olivier Bourdault, best seller paru en 2016. Notre chère Born to be a livre a en effet adoré toutes les adaptations ( théâtrales ou en BD) qu'il y a pu y avoir sur cette l’histoire d’un amour fou entre deux êtres racontée à travers les yeux émerveillés de leur fils.
Hélas, ce n'est pas elle qui a eu la chance (?) de voir en avant première "En attendant Bojangles", adaptation désormais cinématographique du roman éponyme et avouons que celui qui s'y est collé ( votre humble serviteur ) avait déjà un peu de mal avec le roman initial dont l' écriture enfantine et le coté fantaisiste sur un sujet lourd- la folie- avaient bien du mal à le convaincre sur la longueur.
Le roman se voulait gai, déjanté, plein d'humour, avec des situations rocambolesques, des personnages improbables et hauts en couleur, tels la truculente "Ordure", le sénateur, ou Mademoiselle Superfétatoire, l'exotique volatile, mais ne réussissait pas vraiment son coup, mais le film qui en est l'adaptation, maheureusement, se retrouve encore quelques coudées bien en dessous ..
Situé quelque part entre l'Arnarcoeur, auquel on pense terriblement en début de film (Romain Duris semblant refaire exactement son personnage du film de Pascal Chaumeil en moins bien) et du sous Boris Vian, le film de Régis Ronsard, ne décolle jamais et n'arrive jamais à restituer la (petite) poésie du livre .
Les dialogues et les situations sonnent terriblement fausses, la mise en scène très terne et très sage se contente d'illustrer platement une histoire qui parait sur l'imagination ainsi totalement artificielle et ne rend jamais crédible le basculement du film à mi parcours.
Même Virginie Efira, qui sauve normalement toutes les aventures les plus périlleuses déçoit en en femme borderline.
Sur un sujet proche- l'impact de la bipolarité sur une famille aimante et soudée- Les intranquilles et son traitement radicalement différent séduisait 1000 fois plus...
Ici, on sauvera tout juste un Grégory Gadebois toujours très bon, même s'il n'a pas grand chose à défendre, les beaux décors de la Riveira et évidemment la déchirante musique de Nina Simone qui donne son titre au film et au livre et qui apporte les seuls moments quelque peu appréciables du film ...
Après un premier long solaire et enlevé, la comédie d'époque "Populaire" puis un premier gros ratage, "Les traducteurs," Régis Ronsard continue avec les déceptions frustrantes qui laissent un gout bien amer en bouche..
En attendant Bojangles sera en salles ce 5 janvier 2022, distribué par Studio Canal
Un film vu lors du festival du film de société de Royan