"Saharienne Indigo" de Tierno Monenembo: une fresque flamboyante entre Paris et Conakry
《Vous comprenez, me disait il en levant un poing rageur, c'est la seule manière de se venger de ces salauds. Leur objectif, c'est de vous anéantir. Pour cela, ils commencent par vous effacer de la mémoire des hommes. Et hop ! Vous n'existez plus pour personne, vous n'existez plus dans votre tête. C'est la pire manière de tuer. 》
A Paris, Mme Corre, prétendument diseuse de bonne aventure, aborde dans la rue Véronique Bangoura, une auxiliaire de vie guinéenne qui pousse un tétraplégique dans son fauteuil roulant.
Laquelle Véronique raconte à Mme Corre son histoire qui remonte jusqu’à l’enfer des geôles de Sékou Touré.
Avec son nouveau roman, Tierno Monénembo (Prix Renaudot 2008) livre une chroniqueur vigoureuse et vivifiante entre Paris et Conacrky
Il nous dévoile par ailleurs tout un pan méconnu de l’histoire contemporaine de la Guinée.
Les descriptions des camps de torture de Sekou Touré où 50 000 personnes ont trouvé la mort font notamment froid dans le dos.
Dans cet éloge de la mixité culturelle, très lyrique, tres sensuel (avec de belles scènes de boite de nuit et également de belles pages sur Paris et le 5e arrondissement ), se détachent de beaux portraits de femmes , qui se dissimulent sous des identités diverses.
Dans ce récit qui peut sembler décousu de prime abord mais qui se reconstitue peu à peu sus la plume brillante et flamboyante de Monenenmbo, se recompose l'histoire de la Guinée et de sa relation particulière avec la France.