On a revu LA MAMAN ET LA PUTAIN, ce 17 mai au Festival de Cannes, dans le cadre de Cannes Classic, 49 ans jour pour jour après sa sortie dans les salles françaises, en 1973.
Dans une grande salle de cinéma hilare et émue, qui vibrait à l'unisson. Au côté de fils et de filles, de petites-filles : Boris et Céline Eustache,
Alessa Cottrell et Anna Medveczky, petite-fille de Bernadette Lafont. Tout près d'admirateurs bouleversés par ces retrouvailles, Gaspar Noé le premier.
En applaudissant à tout rompre deux géants, Françoise Lebrun et Jean-Pierre Léaud.
On a retrouvé la douce mélancolie, l'amertume légère d'Alexandre (Léaud ! Quel acteur...) LA MAMAN ET LA PUTAIN sonne comme l'oeuvre de toute une vie, une recherche finale de l'art parfait
Eustache livre un film très personnel et offre un long-métrage précis touche par son réalisme absolu.
On l'a revu dans une copie frémissante de détails oubliés, ressuscités, palpitante de toutes ces petites choses qui rendent une grande œuvre vivante, absorbante :
On a retrouvé avec tellement de plaisir :
la fossette de Françoise Lebrun et le sourire de Jean-Pierre Léaud qui fait ressurgir l'enfance,
les reflets de la lune sur la Seine et dans les yeux des comédiens, tard la nuit,
ceux des lumières de la ville dans les peaux rendues brillantes par les vapeurs d'alcool et les volutes de fumée,
le vrombissement des moteurs de DS, boulevard Saint-Germain, tandis qu'Alexandre et son ami refont le monde,
les caméos si furtifs qu'on croit les avoir rêvés : André Téchiné regardant Marinka Matuszewski (la vraie Veronika) quitter Les Deux Magots, le vinyle de la B.O. de More de Barbet Schroeder, signée Pink Floyd...
Un maximum de cinéma.
Rendez-vous au cinéma le 8 juin partout en France avec les films du Losange