Critique cinéma - L'équipier : Le Tour de France vu des -peu reluisantes- coulisses!
Tour de France 1998. Dom Chabol, un équipier expérimenté qui rêve du maillot jaune est lâché par l’équipe auquel il a consacré toute sa vie.
Alors qu’il se prépare à rentrer chez lui, une erreur élimine un autre coéquipier et Dom doit se remettre en selle…
N'en déplaise aux grincheux, le Tour de France rest cet évenement hors du commun une vertu essentielle, celle d'exhaler un idéal sportif, avec les principes de solidarité et d'entraide inhérentes, et qu'il contribue aussi à mettre en valeur la beauté des nombreuses régions de France qu'il traverse au gré de chaque étape.
La Petite reine ayant été peu ou mal traitée au cinéma - on se souvient notamment du catastrophique La grande Boucle ou du médiocre The Programm sur l'affaire Lance Armstrong) , on est heureux de voir qu'un long métrage irlandais venu d'un peu nulle part vienne joliment remettre un coup de pédale salutaire qui devrait séduire pas mal de mondes .
Devant ce long-métrage de Kieron J. Walsh, les férus du cyclisme auront l’impression de s’aventurer derrière la scène et de visiter les coulisses, tandis que les noéophytes auront le sentiment d’explorer ce domaine passionnant et assez peu traité : sonder de l'intérieur la psyché d'un sportif.
On notera cette jolie idée du réalisateur que celle de suivre un simple "domestique" ou "porteur d'eau", c'est à dire un coureur au service de son leader et proche de sa fin de carrière, un peu comme le faisait d'ailleurs Quentin Reynaud dans l'excellent 5eme set.
Si tous les coureurs sont fictionnels, le coté très documenté du film fait que tout cela pourrait être largement avéré et que les questionnements éthiques sont très réalistes.
L’Équipier se déroule au début du Tour de France de 1998, tristement célèbre pour ses affaires de dopage qui avait provoqué la chute de l'équipe Festina d'un Richard Virenque dopé * comme tous ses compagnons d'infortune, avec un système très rodé que le film montre parfaitement grâce à deux séquences clés et pleine de tension
Avec une justesse remarquable, le réalisateur et co-scénariste britannique, montre à quel point la réalité du sport en coulisses est à mille lieues de l'image qu'il projette.
Belle idée que de montrer loin du champion sans peur et sans reproche un homme au crépuscule de sa carrière, sans solution.
Un homme particulièrement attachant et qui suscite l'empathie, grâce au jeu de l'acteur belge Louis Talpe, qui s'est par ailleurs forgé un véritable corps d'athlète.
Très rythmé, au son d'une bande musicale très judicieuse,; L'équipier se positionne en tête de peloton des films de sport plus que respectables, sur lequel on aura juste des réserves sur une romance entre le héros et le médecin assez gnangan et peu crédible.
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L'équipier, de Kieron J Walsh, en salles le 22 juin
Epicentre distribution
* à l'insu de son plein gré comme dirait les quignols ...