1 Mythos; Stephen Fry (Calmann Levy)
Une grande fresque romanesque des prédécesseurs des Hommes sur Terre et qui démontre sans conteste l’origine de la cruauté humaine !
Rigoureux, détaillé et humoristique, ce livre de l'excellent Stephen Fry plonge son lecteur en pleine mythologie grecque, dans les histoires de dieux et déesses, de demi-dieux et demi-déesses, d'humains et humaines, d'animaux, de créatures surnaturelles... qui nous font remonter le temps depuis la Création du monde et le Chaos originel.
2 Archipel - Inger-Maria Mahlke (trad. Marie-Claude Auger)
Depuis l’archipel des Canaries, ce roman raconte la vie de trois familles de classes sociales différentes profondément marquées par l’histoire de l’Espagne et des dictatures européennes depuis le début du XXe siècle.
Le roman s’ouvre sur la description d’une journée banale de l’été 2015 à La Laguna et le retour de Rosa dans la résidence des Bernadotte qui a perdu sa magnificence d’antan.
Rosa est en quête de ses origines, sans toutefois très bien savoir de quoi. Elle pense le trouver dans une maison de retraite de la ville, l’Asilo, dont Julio, son grand-père maternel, est le portier.
Courrier pendant la guerre civile, emprisonné par les fascistes, il a réussi à s’enfuir et est revenu sur l’île après la tempête franquiste. En s’appuyant sur l’histoire familiale, bourgeoise du côté des Bernadotte et prolétaire du côté maternel, la auteure allemande.
Inger-Maria Mahlke remonte le cours de l’histoire du XXe siècle européen, avec ses dictatures, ses ruptures, ses grands espoirs et ses petites victoires.
La construction originale du roman nous permet de remonter dans le temps, génération après génération, et de comprendre les origines des problèmes de l’actualité.
La romancière réussit à rendre tangible le caractère transitoire en inversant l’expérience habituelle du temps : montrer que rien n’est stable, même pas nos souvenirs, qu’on adapte à nos besoins présents, penser combien de moi différents nous sommes dans une vie et montre aussi l’interaction de ce processus individuel avec le contexte politique et social.
LA FIN DU JOUR Bill Clegg Gallimard du monde entier
La côte Est des États-Unis, les années 60, les inégalités et injustices entre classes sociales, les envies des uns et des autres, les rêves, les déceptions amoureuses, les amertumes, l'amitié et ses points de rupture, le désir, l’échec et la rédemption... voilà de quoi il est question dans ce deuxième roman de Bill Clegg, habilement construit, le temps d'un seule journée, à la manière d'une pièce de théâtre, d'une tragédie classique qui se joue dans l'intimité.
Sur ces 24 heures vont s'entremêler dissimulations, trahisons et révélations. Une seule journée où tout ce qui va se jouer aura une conséquence irrémédiable sur la vie des personnages en présence.
ON se rapelle de Bill Clegg et de son premier roman : Et toi, tu as eu une famille ? qui brossait; de manière intelligente, la thématique de résilience, en nous interrogeant sur ces nombreux liens qui forment entre des personnes l'entité d'une famille.
▪︎Dans son nouveau oman tissé de douceur et de délicatesse, le romancier américain avance à pas feutrés, et avec une économie de style et de phrases, il parvient à tresser des personnages plein de failles de secrets, et de questionnements sur leurs avenirs.
Bill Clegg dépeint avec une formidable acuité l’est des États-Unis dans les années 60, les injustices et décalages de classes, l’envie, les rêves, les frustrations amoureuses, les trahisons et les déceptions..
En véritable orfèvre des sentiments, l'auteur travaille finement les liens entre les différents personnages.