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On l'avait signalé dans notre partie négative de critique pour contre- de son précédent film, le Collier rouge  cela fait bien longtemps que le Jean Becker de l'été meurtrier ou d'Elisa n'existe plus vraiment.

Depuis l'assez incroyable succès des enfants du marais, Jean Becker a pris l'habitude de signer des films très pantfoulards,  des sortes d'ode à l'amitié masculine pleins de bons sentiments  filmés souvent de façon très plate .

On avait donc très peur à la vision de son nouveau film, Ces volets verts,  d'autant que la dernière adaptation sur grand écran d'un Simenon avec Gérard Depardieu en tête d'affiche nous avait laissé un peu dubitatif  . 

Comme dans le Maigret de Patrice Leconte, les volets verts est d'ailleurs avant tout un témoignage sur l'acteur Depardieu dont le personnage semble totalement prendre en compte les caractéristiques du comédien 

Simenon avait écrit au début des années 50 ce roman qui n'est pas du tout un polar, mais  le portrait imaginé de Mougin , acteur vieillissant au sommet de sa gloire. et malgré tout profondément malheureux et effrayé par sa fin qu'il croit proche. 

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S'il semble que le texte soit nourri des amitiés de l'auteur avec des acteurs célèbres de son époque de Gabin à Michel Simon , Simenon avait  affirmé à l'époque qu'il n'avait aucun comédien précis  en tête pour jouer Maugin.

Ce qui semble évident, quand on lisait ce livre il y a quelques années, c'est qu'on  voyait bien  un seul acteur pour incarner  ce rôle .

Et cet acteur c'est notre Gérard Depardieu national, forcément crédible en comédien qui a abusé des bonnes choses de la vie (surtout de l'alcool) et qui se voit prédire dès le début du film une fin proche s'il ne change pas de comportement.

Bref, le choix de prendre notre gégé national pour jouer ce personnage semblait ne soulever aucune réserve. 

Et quand on voit le film de Becker on se dit que c'est sans doute le choix le plus judicieux du réalisateur.

Dans le livre de Simenon, c'était le style , simple, rigoureux, qui faisait vraiment  mouche. En revanche, dans le film, le style Becker est assez fidèle à lui même: un peu désuet, un peu compassé, et parfois même artificiel sur certaines scènes.

Le long métrage de Jean becker vaut avant tout pour la performance assez impressionnante d'un Depardieu qui s'empare  pleinement du role pour ne faire qu'un avec lui .

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 Dans la lignée de Maigret et encore plus du récent Robuste , Depardieu semble plaquer ses propres angoisses notamment liées à la mort et se confondre largement en son personnage.

Sans être profondément renversant, ces volets verts touchent grâce à cette dimension là.

Le reste, très classique et un peu désincarné, nous aura laissé plus sur la touche...

 

Le livre est disponible dans une nouvelle version disponible au livre de Poche .