L'innocent -Louis Garrel signe une comédie jubilatoire et réjouissante du début à la fin
A la fin de notre chronique de l'an passé sur La croisade, troisième flm réalisé par Louis Garrel et qui donnait le sentiment que le comédien ne progressait pas vraiment comme réalisateur, on disait appréhender quelque peu le 4eme long métrage qu'il tournait actuellement sur Lyon ...
Heureusement ces inquiétudes ont été balayées dès les les premiers instants de découverte de son film en mai dernier, dans la foulée de sa présentation cannoise.
Il faut dire que Louis Garrel a réussi son coup avec L'innocent qui sort ce mercredi et que le réalisateur comédien vient présenter sur Lyon samedi prochain en ouverture du festival Lumière.
Il puise d'un matériau autobiographique (sa mère la réalisatrice Brigitte Sy était visiteuse de prison et s'est marié avec un détenu dans les murs d'une prison) pour faconner ce film qui n'est pas du tout une autofiction narcissique et auto centrée, mais bien une hilarante et tendre comédie familiale policière et sentimentale où les références cinéphiliques sont nombreuses (de Jacques Demy aux couleurs acidulées au Kubrick de l'Ultime razzia).
Ce film réjouissant, drôle, brillant, servi par une distribution visiblement heureuse de participer au projet rergorge de plusieurs séquences d'anthologie comme cette scène déja culte de fausse vraie scène de ménage dans un restaurant pour attirer l'attention d'un pauvre routier un peu trop concentré sur sa marchandise.
Entre film de braquage et comédie de remariage, L'innocent tente pas mal de genres et réussit parfaitement l'équilibre entre ces différents poles.
On peut aisément penser que l'apport de l’écrivain Tanguy Viel au scénario y est sans doute pour beaucoup dans la faculté de Garrel de croiser les thèmes du remariage sur fond de récidive et la romance sur fond de réconciliation en s’amusant énormément des codes de la comédie et du polar.
Louis Garrel s'est également entouré d'un casting parfait, entre Roschdy Zem, gangster d'un autre temps, qu'on croirait revenu d'un film d'Audiard des années 60, Noémie Merlant qui possède un incroyable abattage comique assez peu révelé jusque là sans oublier l'émouvante Anouk Grinberg qui affirme son vrai retour en force après sa déjà belle prestation dans La nuit du 12.
Par ailleurs, on a beau être chavins, on reconnait parfois que les films tournés à Lyon ne sont pas tous d'égale qualité mais ici la ville est pleinement mise en valeur et empêche certainement que le coté un peu top boboparisien de Garrel de phagocyter son film .
Un film qui fait un bien fou en sortant de la salle et assurément la comédie de l'automne pour un film qui a tout pour devenir un beau succès public!!
Son film est réjouissant, drôle, brillant, servi par une distribution heureuse de participer au projet.
— Baz'art (@blog_bazart) October 10, 2022
Louis Garrel a définitivement gagné ses galons de cinéaste avec L'innocent qui sort ce mercredi et qu'il vient présenter en ouverture du @FestLumiere ce samedi pic.twitter.com/zxlHst4uEQ