Baz'art  : Des films, des livres...
24 octobre 2022

Festival Lumière 2022 : Two Lovers - James Gray, le génie du classicisme...

  Le festival Lumière a beau s'être achevé toute en émotion et en poésie hier en fin de journée avec Tim Burton et la projection d'Edward aux mains d'argent, on n'a pas encore totalement fini d'en parler.

Il faut dire que le programme des festivités était particulièrement copieux cette année, qu'on a pu plus en profiter que les années précédents( message personnel: merci Corinne)  et aussi qu'un de nos cinéastes préférés était de la partie et qu'on n'a pas encore parlé ici même : on veut évidemment parler de James Gray, cinéaste à la filmorgraphie exceptionnelle dont le Two Lovers revu jeudi dernier est sans doute le point d'orgue...

On vous dit pourquoi tout de suite :

two-lovers-image

Revoir Two Lovers à l'occasion de la rétrospective donnée par le Festival Lumière et se dire que ce film , explorant notamment la notion d'amour inaccessible est sans doute un des plus beaux du monde .

Le scénario rappelle les films de Woody Allen : soit un homme,  et deux femmes. La différence entre les deux va au-delà d’une couleur de cheveux : la brune représente la stabilité, le confort et la protection d’une vie familiale réglée ; la blonde représente au contraire l’inconnu, l’aventure mais aussi l’incertain.  Car toutes deux sont attirées par le héros, mais alors que la première l’aime en vue d’un mariage, la seconde dit l’aimer comme un frère.

Ledit héros, de l’autre côté, aime bien les deux, mais bien plus la seconde qui l’éloigne de son cocon familial alors que la brune-  jouée avec énormément de nuances  par la révélation du film, une Vanessa Shaw qu'on aura  hélas bien trop peu revu depuis aurait tendance à l'enfermer, un peu malgré elle vers ce qu'il fuit: la stabilité affective et professionnelle, lui qui rêve de fuite et de vivre de la photographie. 

Image

 La personnalité du Leonard,  superbement joué par un Joaquin Phoenix au mieux de sa forme est aussi ambivalente que rare dans le cinéma  : c’est un grand enfant, à la fois très sensible, peu sûr de lui et qui a des difficultés à s’exprimer, mais aussi un enfant capable de se lacher totalement, comme lors de cette très impressionnante scène de discothèque.

Phoenix joue un enfant dans un corps d’homme, d’un être déchiré, qui menace toujours de tomber, comme sur une corde raide.

Très belle performance d’acteur  pour Phoenix, une performance qui contribue beaucoup à la réussite incontestable  de ce grand film .

 Bien que sans avoir une seule arme à feu, comme Gwyneth Paltrow avait demandé à Gray avant qu'il ne se mette à l'écriture du film, Two Lovers  est finalement très proche de ses précédents : on retrouve le même héros partagé entre ses devoirs familiaux et sa liberté et on retrouve aussi un même genre de film.

Si Two Lovers est clairement un drame,  on peut aussi le voir comme  d’un thriller, comme Laurent Delmas qui a présenté le film au Comoedia l'a affirmé : un récit au  suspense  bien présent, dans lequel eur rôde constamment  dès les premières images,  et également à treavers  sa réalisation, très éloignée du drame  lambda filmé en champs contrechamps et proche de La nuit nous appartient.

Tout le monde espionne tout le monde, la mère son fils, l’amoureux l’objet de son amour à travers la cour qui devient à la fois symbole de liberté et de prison. 

Moins lyrique sans doute que ses films précédents, la mise en scène de Two lovers qu’aiguise en fait en en tirant une matière faite de douceur et de ténuité, la prédisposition de Gray pour la tragédie classique.

TWO LOVERS • Explication de Film

Il y a quelque chose de magique dans la scène d’ouverture silencieuse et pesante et prenante.

Cette impression ne quitte jamais le film et jusqu’à la fin, jusqu’à cette scène dans la cour, la lumière joue un rôle essentiel. L’image est par ailleurs souvent très large, le réalisateur laissant au spectateur plein de choses à regarder...

D'autres scènes comme celle décrite dans le tweet ci dessous achèvent de rendre ce Two Lovers comme un film immense, un peu trop sous estimé dans l'immense filmographie de James Gray et qu'un festival comme Lumière a le mérite de réhabiliter comme il se doit, comme on a pu le voir avec les applaudissements nourris de la fin de projection .

 

 

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