Baz'art  : Des films, des livres...
26 octobre 2022

Faux British et vrais fous-rires en ce moment au Théâtre de la Comédie Odéon de Lyon

Vous avez un petit moral en ce moment entre pénurie de l'essence et 49.3 ? Besoin d'un bon coup de boost ?

Foncez voir Les Faux-British au à la Comédie Odéon,  une enquête policière hilarante mise en scène par Gwen Aduh et adaptée d'une pièce écrite par trois vrais British, Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields, située quelque part entre le Cluedo et le Dîner de cons. 

Attention, Mesdames et Messieurs, la pièce dans la pièce va commencer, accrochez-vous, "Les faux British" vont casser la baraque !

Après avoir séduit plus de 650 000 spectateurs à travers le monde, les Faux British débarquent à Lyon et nous étions présents pour aller savourer ce délire total à la toute première hier soir .

Jusqu’au 14 janvier  vous pourrez  découvrir cette comédie moliérisée en 2016, avec son nouveau casting d’acteurs lyonnais :Jean-Rémi Chaize, Marc Gelas, Olivier Lamoille, Yvan Lecomte, Karin Martin Prevel, Jérôme Sauvion, Ségolène Stock

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La pièce que va nous jouer l'Association des amis du roman noir anglais est une adaptation pour le moins originale d'une oeuvre méconnue de - selon eux - Arthur Conan Doyle : "Meurtre au manoir Haversham". La troupe a décidé de lui rendre hommage en montant  - ou plutôt, en démontant - cette pièce, injustement tombée dans l'oubli. Malgré toute sa bonne volonté, c'est plutôt à un carnage qu'à un hommage que l'on va assister...

À défaut d'avoir en main les notes de l'inspecteur Carter , nous avons retrouvé celles du Baz'art, que nous pouvons vous retranscrire ci-après.

(Sale) État des lieux : Charles Haversham  vient d'être retrouvé poignardé dans sa chambre, le soir de ses fiançailles avec Ms Colleymore. Seuls présents dans le manoir, les potentiels suspects suivants :

Suspect number 1 : Perkins  le majordome - ou le "madorjome", comme il dit. Oublie son texte une fois sur deux - consulte ses carottes, judicieusement dissimulées à l'intérieur de sa veste, et lit même à voix haute les didascalies - a du mal à prononcer les mots de plus de deux syllabes sans s'emmêler les pinceaux.

Suspect number 2 : Florence Colleymore , la fiancée de Charles Haversham. Tragédienne grecque déchue qui se donne des grands airs - fait pour cela des gestes grandiloquents, arpente la scène de gauche à droite avec la grâce d'une gazelle.

Suspect number 3 : Elmer Haversham  le frère de la victime. Fâcheuse tendance à faire des petits signes à sa femme dans le public - incroyable agilité à rattraper en vol les tableaux qui tombent.

Suspect number 4 : Thomas Colleymore , le futur beau-frère de la victime. Semble prendre l'expression "prendre la porte" très au sérieux, à chaque fois qu'il l'ouvre, elle lui tombe littéralement dessus - Doué pour les effets dilatoires pompeux (sûrement un truc de famille).

Tous ont en commun les caractéristiques suivantes : une incapacité chronique à improviser lorsque les choses ne tournent pas tout à fait comme prévu, à rebondir en cas de manquement (et il y en a beaucoup !), à agir en toute subtilité et en toute discrétion - même la victime se transforme parfois en souffleur, quand un des acteurs a un trou béant de mémoire ; quant à la régie plateau, elle n'hésite pas à apparaître au beau milieu de la scène pour fixer un portrait, ici ou là -, et à jouer sans provoquer un éboulement.

                   Des bourdes de textes aux couacs en régie, en passant par l'égarement des accessoires et l'effondrement des décors, tous les foirages sur scène sont réunis. Mais reprenons les notes de notre inspecteur-blogueur.

Personne ne semble avoir fait sa mise. Des accessoires manquent à l'appel. De sorte que lorsque l'inspecteur Carter va vers la table pour prendre son calepin, il n'y trouve qu'un vase. Lorsqu'il demande à Perkins son crayon, ce sont des clés que le brave "madorjome" lui ramène.

L'inspecteur se verra ensuite obligé de prendre ses notes sur... un vase. Avec... des clés.

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On ne fait guère attention aux costumes - pourquoi faire ? Lorsque le jardinier monte sur scène, tenant en laisse un chien invisible (lui aussi, n'était plus tout à fait à la place prévue), on reconnaît le pantalon et les chaussures d'Elmer Haversham : il n'a en effet pas pris la peine de changer de costume, alors qu'il se mettait dans la peau d'un autre personnage...

Le régisseur (Marc Chauvignon) multiplie aussi les coups d'éclat... mais pas au bon moment. Les effets de lumières tombent à l'eau - mention spéciale pour les flashs rouges actionnés aux moments où les personnages se figent, lors de terribles révélations, avant de se mettre à bugguer sévèrement -, les sons se lancent à des moments incongrus, et sont parfois tellement forts qu'ils couvrent les voix des personnages.

Les éléments de décors ne sont pas en reste, non plus. Du portrait de l'ancêtre de Charles Haversham, au lustre victorien en passant par l'horloge, tout y (tré)passe. Ils partent en lambeaux au fur et à mesure, s'écroulent les uns à la suite des autres, comme des dominos.

TCO_Les_Faux_British_web_paulPrimée par le Molière de la Comédie en 2016, cette pièce est, assurément hilarante de bout en bout

Les acteurs sont tous aussi drôles les uns que les autres, on sent qu'ils s'amusent autant que nous, en jouant. Pour nous qui faisons du théâtre en amateurs, voir réunis tous les exemples-de-ce-qu'il-ne-faut-surtout-pas-faire est un pur régal.

Et le must est que, même si rien n'est crédible, nous ne pouvons nous empêcher d'être happé par l'intrigue, de vouloir à tout prix connaître l'identité du coupable. Là aussi, vous n'allez pas en revenir...

Un immense chapeau aux artistes pour ce spectacle complet(ement barré) !

     

Les faux british 
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De Henry LewisJonathan Sayer, et Henry Shields
Adaptation française : Gwen Aduh et Miren Pradier
Mise en scène : Gwen Aduh
Titre original :The Play That Goes Wrong
Distribution : Jean-Rémi Chaize, Marc Gelas, Olivier Lamoille, Yvan Lecomte, Karin Martin Prevel, Jérôme Sauvion, Ségolène Stock
Décor : Michel Mugnier
Costumes : Aurélie de Cazanove
Lumière : Claude Couffin
Musique : Gabriel Levasseur

 

 DU 25 OCTOBRE 2022 AU 14 JANVIER 2023
DU MARDI AU SAMEDI À 21H
RELÂCHES : 28/10 + 29/10 + 25/11 + 26/11 + 08/12 + 09/12 + 10/12 + 24/12



 

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