« Si je devais tenter de définir ce qui relie les passionnés de Romain Gary que j’ai pu rencontrer, je dirais qu’il y a en eux une profonde mélancolie, très exactement proportionnelle à leur passion de vivre. Une volonté farouche de redonner à la vie la puissance des promesses qu’elle a faites un jour, et qu’elle peine à tenir. L’œuvre de Gary/Ajar est le livre de chevet des gens qui ne sont pas prêts à se résoudre ni au rétrécissement de l’existence ni à celui du langage, mais qui croient qu’il est donné de réinventer l’un comme l’autre. »
Et si, pour exister réellement, pour Être avec un grand E, il fallait enfin renoncer à appartenir ? Et si on changeait de nom, et si on oubliait notre nom ? Et si on optait pour le nomadisme et le voyage ?
Delphine Horvilleur qui avait connu un succès foudroyant avec son essai Vivres avec les morts, qui vient de sortir en poche sort Il n'y a pas de ajar, un texte court - moins de 150 pages- en forme de monologue qui prône la liberté de se réinventer comme à son bon vouloir.
Elle se met dans la peau du fils imaginaire d'Émile Ajar, auteur lui-même inventé par Romain Gary, qui lui servit de pseudonyme et lui permit d'être le seul auteur à remporter deux fois le Prix Goncourt.
Un essai impertinent et brillant au sujet de plusieurs sujets forts qui agitent nos sociétés contemporaines : l''identité multiple, d'écriture, de fiction, de filiation, de transmission, du hasard ou plutot de l'absence de hasard..
Delphine Horvilleur dans cet incroyable monologue contre l’identité nous livre une déclaration d'amour comme un plaidoyer pour défendre la puissance de la littérature qui fabriquent nos patrimoines génétiques et aussi culturels.
En bonne conteuse, le héros qu'elle invente dans ce texte d'une verve et du'une intelligence indéniables , Abraham Ajar est là pour que Horvilleur à travers lui puisse parler d'identité et faire la nique aux chappelles et aux communautarismes de tous poils.
Paru en septembre hez Grasset ,
coup de ❤ Il n'y a pas de Ajar de Delphine Horvilleur Dans un texte court en forme de monologue, l'autrice se met dans la peau du fils imaginaire d'Émile Ajar,- et échange sur l'identité multiple, l'écriture, la fiction, la transmission @EditionsGrasset pic.twitter.com/CXcYwHnk7K
— Baz'art (@blog_bazart) October 23, 2022