Un père qui perd pied, une fille qui perd son père. Dans ce très grand appartement londonien, est-il chez lui,
chez sa fille ou bien dans la salle d’attente de son médecin ? Anthony ne retrouve plus rien et ne reconnait
plus personne.
Qui est ce vieillard au regard triste dans le miroir de la salle de bain ?
C’est l’hiver et le vieux chêne perd ses feuilles.
Mieux vaut ne pas en savoir plus, la pièce a déjà fait le tour du monde, mais le premier film de Florian Zeller la réinvente.
Une mise en scène classique et sans risque, mais des acteurs parfaits.
Merveilleux Anthony Hopkins et Olivia Colman, et des seconds rôles tout aussi bons, il faut dire qu'on affaire à la crème des comédiens britanniques, en une scène, un regard et voilà le spectateur déstabilisé....
Nominé plusieurs fois aux Oscars, louangé un peu partout, The Father est un long métrage impeccablement joué et très malin puisqu'il parvient à mettre le spectateur dans la confusion totale dans ce qu’il voit à l’écran, des même scènes qui se répètent avec d’autres personnes.
Le film avance entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, c’est un parti pris assez déstabilisant et il vaut mieux ne pas trop en dire sur ce parti pris dramaturgique pour qu'il conserve toute son efficacité pour le spectateur.
Une fois ce dispositif mis en place, le film roule tout seul, il faut dire qu'avec des acteurs pareils, excellents même ceux dans les plus petits rôles, cela semble assez logique!
Un bémol cependant pour que l'enthousiasme soit total : la mise en scène parfois un peu plan plan alors que le sujet se prêt à plus d’audace.
On imagine sans mal ce que des cinéastes comme Polanski, Lanthimos ou Fincher par exemple auraient pu faire sur un tel scénario.
Mais en l'état, The Father reste un objet cinématographique émouvant et intelligent