Vous n’aurez pas ma haine: vous n'aurez pas ce film dans les tops de fin d'année!!
Vous n'aurez pas ma haine, du journaliste Antoine Leiris,(2016, Fayard), est devenu un film, devant la caméra de Kilian Riedhof.
On a vu l'adaptation éponyme du texte du journaliste d'Antoine Leiris, et on aurait pu sans doute s'en abstenir :
On avait beaucoup aimé Vous n’aurez pas ma haine, le livre et la pièce de théâtre qui s'était jouée au Rond Point avec Raphael Personnaz dans le rôle titre, on avait sourit et rit à travers nos larmes devant ce cri du coeu d'un Antoine Leiris ému et troublé devant les marques de tendresse qu'il recevait des autres mamans de la crèche, ou d'anonymes partageant sa souffrance, de voisins lui disant de ne pas hésiter s'il a besoin de quoi que ce soit.
Ces moments où il se remémorre ses souvenirs heureux avec la femme la plus belle du monde qu'il a vue pour la première fois à un concert et qu'il n'a plus quitté jusqu'à ce jour du 13 novembre 2015, tous ces moments merveilleux passés tous les trois, que rien ni personne ne pourra enlever, on avait vraiment adoré les découvrir .
Malheureusement, rien de tel comme ressenti devant ce pâle long métrage de l'allemand Kilian Riedhof, qui enchaine les faits et les souvenirs avec platitude et sans réel point de vue ( on dirait presque la captation d'une page Wikipédia sur le livre)
Avec une mise en scène très appliqué, qui simplifie les faits et les situations à outrance, le film embarasse le spectateur surtout qu'il vient après deux très bons films sur les attentats du 13 novembre 2015 , Novembre.de Cédric Gimenez et surtout Revoir Paris d'Alice Winocour
Pierre Deladonchamps, qu'on aime bien par ailleurs, et dont la ressemblance avec le véritable Antoine Leris s'avère pourtant troublante, ne semble malheureusement pas à l'aise dans ce rôle ou il semble particulièrement figé.
Heureusement qu'il y a de temps en temps la présence- absence de Camélia Jordana, en fantôme qui ne veut pas partir et qui n'a jamais été aussi resplendissante sur grand écran, pour relever un peu le niveau général..
Le cinéaste souhaitait se concentrer sur les démons intérieurs d'Antoine mais ce qui passe très bien par écrit passe beaucoup moins bien le cap de l'image.
Difficile de dire du mal d'un film au sujet si personnel et inattaquable, mais le fait est que ce qui est au départ un monologue tres littéraire n'était pas forcément fait pour être mis en image et le film le montre à son corps défendant.
Réunissant Pierre Deladonchamps, Camélia Jordana et Thomas Mustin à l'écran, le long-métrage sera en salles demain le 2 novembre