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4 novembre 2022

Interview du chanteur Foé autour de son album " Paradis d'Or"

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Quatre ans après la sortie d’un premier disque qui avait été salué par la critique, Foé , ce jeune artiste toulousain âgé de 25 ans,  revient avec un deuxième album intitulé « Paradis d’Or ».

Retrouvez ici même notre élogieuse chronique de cet opus riche et intime, qui donne l’occasion à Foé de s’affirmer à la fois comme  un chanteur à part entière et comme un compositeur de grand talent.

 Pour approcher de plus près ce « Paradis d’or », nous avons passé au scalpel Foé pour une interview sans concession avec un jeune artiste aussi prometteur que sympathique .  

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 " Paradis d’or " est sorti il y a maintenant trois semaines. Avec le recul, quel est ton sentiment sur la façon dont ton album a été reçu par la critique et le public. Tu étais particulièrement attendu après le beau succès de  « Îl », comment les auditeurs de l'album a t- il perçu ce virage? Et sinon, il y a des morceaux qui semblent retenir l’attention plus que d’autres ? 

Foé  : Oh là, trois questions en une, pour un début, c'est un beau début (rires)...

En fait,  je suis très content car j’ai eu de très bons retours par rapport à cette sortie d'albums.

Tous les gens qui ont bien voulu prêter l'oreille ont semble- t-il été touchés par ce disque.

Je n'ai rien entendu de négatif sur l'album, peut être aussi, que je n’ai pas voulu entendre non plus le négatif (rires)...

J'ai certes proposé quelque chose d'assez différent par rapport au premier album, mais j'ai l'impression que les gens qui ont aimé le premier ont accepté cette nouvelle proposition.

Je pense aussi, même si je ne pourrais le vérifier que sur le long terme, que vient à cet album un autre public, des gens qui n'avaientt pas forcément écouté mon premier album, sans doute plus accessible aussi.

Quant aux morceaux dont on me parle le plus et qui semblent le plus marcher en streaming, je pense à des  titres comme "Commun" ou "c’était bien hier" qui sont sans doute des chansons plus up tempo que les autres, peut-être un peu plus formaté dans leur construction,  même si toutes deux réussissent très bien à s’intégrer à l’album … 

  

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Justement, par rapport à ce besoin de changer assez radicalement d'univers par rapport à ce premier album, plus électronique, moins lyrique, moins chanté aussi, quelle a été ta motivation première? 

Foé :  À la suite d’un premier album, on tire  forcément quelques conclusions, on regarde ce qui a fonctionné ou pas et on est à l'écoute des retours des uns et des autres.  

Je me suis nourri de tout ce que j’ai entendu et il m'a semblé assez naturel de  proposer un album beaucoup plus chanté. 

Je me suis nourri également des critiques faites sur le premier album, sur ma voix par exemple.

Sur pas mal de mes morceaux du premier album, on me parlait du fait que ça ressemblait beaucoup à du Brel, et ce qui est amusant c'est qu'à l'époque je n'écoutais pas vraiment de Brel mais des artistes qui en étaient directement inspirés comme Stromae ou Eddy de Pretto...  

Il faut dire aussi qu'autant à l'époque de « Îl ",  je n'écoutais pas beaucoup de chansons française.

Ah oui, c'est  vraiment récent alors,  cette inclinaison pour la grande chanson française? En écoutant "Paradis d'or" on a pourtant l'impression que ça coule dans tes veines depuis tellement longtemps. 

Foé  : Non non, c'est vraiment depuis ces 4 années, un peu après la sortie de Il, que j'ai énormément  écouté Barbara, Léo Ferré ou Michel Berger, autant d'artistes qui ont  des vraies inclinaisons pour l’orchestration et les arrangements.

Et sinon le fait d'aller proposer des univers assez différents d'un album à un autre, pour moi, ca s'inscrit dans la continuité d'un artiste que j'adore, Christophe qui a toujours cherché à aller à contrecourant de ce qu'il proposait d'un album à un autre.

Plus globalement, ce que j'aime le plus dans la musique,  je pense,  c’est vraiment la composition, encore plus sans doute que le texte.  

Ce que faisait des artistes comme Berger, à savoir rechercher à exprimer des  sentiments par la mélodie avant tout  c'est quelque chose  qui me parle.

Je me considère d'ailleurs plus compositeur qu'auteur. J'adore écrire des textes, mais composer des chansons, c'est ce qui m'anime encore plus. 

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 Ce qu'on peut aussi rapprocher dans ta démarche avec ces artistes  phares de la scène française des années 70  c'est que ton album est vraiment construit comme un album à part entière avec des morceaux qui répondent les uns aux autres, avec des interludes et une boucle qui se ferme avec le morceau instrumental de la fin qui répond à celle du début. Ce n'est pas si fréquent, à l'heure des plateformes qui voient les morceaux se picorer et avoir du mal à faire partie d'un tout, non? 

Foé : Oui sans doute, je ne suis pas forcément très en phase avec mon époque ( rires).   En réalité, je ne suis pas trop à la mode et je n'aime pas trop suivre les tendances, car plein de gens le font mieux que moi.  (Rires) 

Disons qu'il était important pour moi de faire une sorte d'album concept autour voulais construire quelque chose autour de l’amour et  de ma relation amoureuse  que je vis depuis huit ans.

J'ai voulu m'emparer de ce sujet et d'y décliner une variation entière autour de ce même thème pour donner une vraie continuité à l’album dans son ensemble.

Mais cela dit, le fait que  dernière chanson de l’album se termine par l’intro de la première n'est pas vraiment inspiré par un album de la scène française mais par l’album, « An Awesome Wave » d’alt-J , un autre dique que j'ai énormément écouté  (rires) ... 

Dans  un des titres de l'album « Vida Loca », tu parles du bouleversement que la musique a créé dans ta vie, et en rapport de cause à effet,  du vide dans lequel tu étais avant qu'elle n'entre dans ta vie.. Mais vu ton jeune âge, elle n'a pas duré aussi longtemps que cela, cette période, non? 

Foé : Oui bien sûr,  sur une échelle d'une vie je n'ai pas vraiment vécu longtemps sa musique.

Disons que j'ai vraiment commencé à faire de la musique vers 12 ans et que j'ai eu un groupe de rock  assez tôt mais pendant mes années lycées, tout cela s'est mis en pause.

Je me suis alors retrouvé dans un cursus- IUT Génie Mécanique et Productique- , vivotant assez loin du monde de la musique, et j'étais un peu dépassé en sachant plus trop comment reprendre   le fil de ma vie musicale. 

Le fait d’avoir rencontré Chad Boccara, mon producteur, d'avoir comme modèle des toulousains qui ont explosé comme Big Flo et Oli et d’avoir pu faire un premier album dans la foulée m’a permis de me sortir de cette période certes,  assez courte à tes yeux, mais suffisamment sombre pour que j'ai eu envie de la mettre en musique. 

 Dans l'album sur plusieurs titres, il y a  même des chœurs là encore on retrouve l'emphase des artistes des 70's, c'est fou quand même..

Foé : Oui sauf que dans l'absolu, si tu veux la vérité, les chœurs, on les a enregistré en studio à quatre ou cinq seulement. !

Chacun enregistrait sa partie puis changeait de place, un peu plus loin dans la pièce, et enregistrait de nouveau. Au final, ça fait un chœur.

C’était quelque chose de très sympathique à réaliser. Aujourd’hui, on n'a plus les mêmes moyens que pendant les années 70,  il faut tricher un peu et mixer du synthétique et de l’organique.....

On fait avec les moyens du bord, c'est ni mieux ni moins bien, c'est différent (sourires).

Au niveau de ta voix, elle a évolué depuis Il, c'est quelque chose que tu as eu aussi envie de modifier depuis ce premier album?

Foé : Oui tout à fait, j'ai vraiment souhaité amener ma voix vers des contrées différentes de mon premier album.

Là déjà je fais quelques voix de têtes, chose que je n'avais pas du tout fait sur Il, ou j'étais que sur du grave, voire du très grave (rires).

Disons que c'est une évolution assez naturelle, dans ce second album je voulais oser plus et notamment vocalement cela faisait bien partie du projet...

Cela vient aussi du fait que pour le premier album, avant de le concevoir je n'avais pratiquement  jamais fait de live de ma vie.

Faire des concerts, cela m'a vraiment permis de voir où je pouvais aller avec ma voix, ça a été une sorte de laboratoire qui m'a permis pour l'enregistrement de ce deuxième opus..

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 Et justement par rapport à la scène, tu as des dates de déjà fixées, quelque chose chez nous sur Lyon, notamment?

Foé   Tout cela est en train de se mettre en place au jour le jour.

Pour l'instant c'est encore un peu tôt pour annoncer des dates, mais cela devrait se faire assez rapidement, je croise les doigts en tout cas...

Lyon, j'ai bien prévu d'y chanter un soir, tu sais que j'y ai donné mon tout premier concert, c'était en première partie de Tété au Ninkasi Café, pour le coup avant ce premier album, les très rares scènes que j'ai faites avant Il....

J'étais quand même bien hésitant à l'époque, il faut absolument que je revienne vous voir, amis lyonnais, pour que vous y constatez l'évolution (rires)...  

Foé

Paradis d’Or (Label Tôt ou Tard), album sorti le 7 octobre 2022. 

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